Que ça fait du bien de voir un peu de vert » s’est exclamé Sébastien Duffrene, viticulteur à Valréas, sur le groupe Facebook Matériel et Viticulture ce 23 avril. Avant d’ajouter « C’est la seule parcelle de l'exploitation à pas avoir grillé à 100% le 8 avril », et de demander à ses confrères s’il y avait encore quelque chose à espérer sur ses autres vignes.
Cela va surement dépendre des cépages, comme le rappelait il y a quelques jours Jacques Rousseau, responsable des services viticoles à l’ICV. « Le chardonnay fait très peu de bourgeons secondaires, contrairement aux grenache, merlot ou cinsault, qui en produisent davantage ».


Les viticulteurs sollicités par Sébastien Duffrene confirment ces propos. « Nous avons fait 6hl/ha sur nos parcelles de chardonnay gelées à 100% en 2016 » indique Chloé Chevalier, viticultrice en Côte-d’Or. Dans le Beaujolais, Benoît Roche a redonné un peu d’espoir aux troupes, « Je confirme pour ceux taillés en baguette, nous arrivons à refaire un peu de raisin sur les tailles en cordon, sur gamay ». A Narbonne, Jean-Michel Bosch voit en général lui aussi moins de repousses sur les vignes taillées en guyot.
Dans le sud de l’Ardèche, David Charou avait obtenu 50% de récolte sur une parcelle de grenache gelée à 100% en 1994. « L’an dernier, mes parcelles gélées à 100% de grenache et syrah m'ont fait 18hl/ha » a complété Arnaud Ferraro, dans le Var.
En 2017 à Gignac, Bertrand Aniel n’avait en revanche récolté que 800 kg sur 70 ares de syrah gelée, alors qu'elle tournait à 9 voire 10 tonnes/ha en année moyenne. Il avait vendangé 5 tonnes au lieu de 19 sur 2 hectares de sauvignon, et rien du tout en muscat. « En encore, les sols étaient gorgés d'eau en sortie d'hiver cette année-là… »
S’il y a des grappes, « tout dépendra de la météo » a renchéri Fernand Santamaria, viticulteur à Fronton. « Des pluies en été limiteront la casse ».
Les vignerons espèrent voir leurs vignes repartir sous 15 jours à un mois.