es partenaires du projet Longvi, mené dans le cadre du Plan dépérissement vignoble, proposent une méthode d’autodiagnostic des bas rendements aux vignerons.
Ils viennent de publier une fiche pour la présenter. Ils commencent par préciser que la méthode est particulièrement adaptée à des structures assez importantes, telles que des caves coopératives, des grands domaines ou des vignobles de négoce qui constatent des baisses récurrentes de rendement sur un secteur, un cépage ou un type de produit (appellation ou cuvée).
« C’est un diagnostic de terrain qui se veut simple et pragmatique. Toutefois, à toutes les étapes, un accompagnement par l’IFV ou un technicien de Chambre d’agriculture est recommandé » indiquent-ils. Un stagiaire peut également être d'une grande utilité.
L'idée est d’abord préciser le problème. Une observation des rendements par cépage, par appellation, par communes ou secteurs géographiques doit permettre de répondre à plusieurs questions : Quelle est la fréquence de parcelles montrant un faible rendement ? Un rendement très faible ? Quels cépages sont plus touchés ? Quelles sont les tranches d’âge les plus concernées ?
Une fois le cépage ou le type de produit ciblé, les chercheurs recommandent de réaliser durant l’hiver d’établir un premier réseau de 100 parcelles à surveiller, « comportant équitablement toutes les classes de rendements, de très inférieures à supérieures à l’objectif de production visé » détaillent-ils.
Après le débourrement, il faudra compter les manquants et la charge en bourgeons sur ces 100 parcelles. En mars, le réseau sera ramené à 30 parcelles par souci de faisabilité technique. 30 placettes seront placées dans chacune.
De la floraison à la véraison, il faudra ensuite noter les alimentations hydrique, azotée, et minérale, ainsi que la présence de court-noué, de maladies du bois, ou de maladies annuelles, telles que le mildiou ou l’oïdium, de même que l’entretien du sol.


Les partenaires du projet ont développé une interface Excel qui sera bientôt déployée sous forme web.
Au moment des vendanges, la récolte sera pesée sur tous les ceps disposant d’une placette. Les résultats seront confrontés au poids mesuré sur la parcelle entière.
Ce diagnostic est le point de départ d’un plan d'action. Si certains facteurs limitants peuvent se traduire directement en mesure concrète, comme une charge en bourgeons insuffisante à la taille, ou un recours plus régulier à la complantation, d’autres demanderont des investigations complémentaires.
« C’est le cas triptyque eau-azote-herbe, illustrent les techniciens. La mise en évidence d’une faible alimentation azotée ne se résoudra pas forcément par des apports de fertilisants au sol. La présence d’herbe, induisant une concurrence trop importante avec la vigne, pourra être une explication suffisante, tout comme un sol régulièrement séchant ».
La présence de court-noué, ou le constat d’un vignoble vieillissant nécessiteront un plan d’action à plus long terme, avec par exemple, arrachage et repos du sol.
Une étude réalisée dans un projet antérieur (FranceAgriMer 2015-2016), avec des caves coopératives partenaires issues de divers secteurs du sud-est de la France, a permis de constater que 25 à 50% des parcelles montraient des rendements inférieurs à l’objectif visé selon les cas et les millésimes.
Les facteurs âge de la parcelle et exploitant étaient ceux qui ressortaient le plus nettement. Les facteurs cépage et porte-greffe pouvaient ressortir, mais de manière irrégulière. Ils sont à analyser au cas par cas selon la cave et le millésime.