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"Il faut revoir le mode de taille et de conduite des vignes en Champagne"
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Pascal Doquet
"Il faut revoir le mode de taille et de conduite des vignes en Champagne"

Le président de l’association des champagne biologiques, revient sur les sujets évoqués lors de son assemblée générale du 12 février. Refus de la mixité, réflexion sur les modes de conduite de la vigne et maintien de la possibilité de lisser l’usage du Cu sont les principaux axes de travail des bio en Champagne.
Par Aude Lutun Le 05 mars 2021
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L
a dynamique des conversions en bio est importante en Champagne. Où en êtes-vous ?

Pascal Doquet : Je me réjouis, en effet, de la forte progression des surfaces converties en viticulture biologiques. En 2020, 812 hectares sont entrés en conversion. C’est un ajout, en une seule année, équivalent à environ 70 % des surfaces précédemment engagées ! 158 nouvelles structures sont venues s’ajouter aux 260 déjà engagées en 2019. Nous comptons 1 293 ha en conversion (256 ha en 2018, 225 ha en 2019 et donc 812 ha en 2020), et 667 ha déjà certifiés. Le bio va bientôt représenter 6 % du vignoble champenois, ce qui est peu par rapport à d’autres vignobles, mais la dynamique est là !

 

Lors de votre AG, vous avez réaffirmé votre opposition à la mixité…

Oui, la position de la FNAB est claire. La mixité ne peut qu’induire la perte de confiance du consommateur. La mixité temporelle, qui était tolérée à travers un plan de mise en conversion sur cinq années, va être restreinte à deux années pour l’engagement de la totalité d’une production, lors de la mise en application, à partir de 2022, du nouveau cahier des charges Bio européen. Je m’en félicite car la mixité n’est en accord avec les valeurs du bio. Il est par ailleurs toujours possible d’avoir deux sociétés, avec une traçabilité claire, l’une bio et l’autre non.

 

Quelle est votre position au sujet des vignes semi-larges ?

Il n’y a pas d’avis tranché des viticulteurs bio sur ce débat. Je ne suis pas contre un changement de densité. Ce que j’aimerais surtout, c’est de pouvoir ouvrir la réflexion sur les modes de taille et de conduite des vignes en Champagne.

 

Le travail du sol commence à être décrié pour son impact sur le bilan carbone et pour son coût. Quel est votre point de vue ?

Beaucoup de viticulteurs bio essaient les couverts végétaux. Mais on se heurte vite à nos modes de conduite de la vigne et à notre taille basse. Passer des interceps et des tondeuses, ce n’est pas le top ! Les outils d’entretien des couverts végétaux sont nettement moins gourmands en énergie. Il faudrait pouvoir monter les vignes et avoir des vignes plus larges pour faciliter la gestion du zéro herbicide. Ces changements nécessitent des expérimentations. Je suis favorable à ce que l’on puisse expérimenter sur quelques pourcents de surface de chaque exploitation. Cela permettrait d’avoir des pistes intéressantes en peu de temps. C’est le syndicat général des vignerons qui a la main sur ce sujet et qui pourrait modifier le cahier des charges, avec l’aval de l’Inao. Là aussi, ce n’est pas simple car il y a une lourdeur administrative…

 

Le maintien du lissage des 4 kg/ha/an de cuivre est l’une de vos préoccupations majeures. Avez-vous des leviers pour réintroduire ce lissage ?

Le cuivre est un sujet qui est instrumentalisé pour faire de l’anti-bio. On se heurte à l’avis de l’Anses qui a fait une analyse très contestable d’une étude elle aussi contestable. L’Anses étant indépendante, nous n’avons pas de levier pour réintroduire un lissage. Nous avons réalisé une enquête en interne sur 39 domaines exploitant 376 ha en Champagne. De 2012 à 2019, l’usage moyen de Cu est de 3.82 kg/ha/an. Nous avons dépassé à trois reprises la moyenne des 4 kg/ha/an en 2012, 2013 et 2016. Il faut que les politiques prennent leurs responsabilités sur ce sujet essentiel pour une région septentrionale comme la nôtre. Le lissage était encore réalisable en 2020 car il restait certains produits dont l’AMM l’autorisait. Pour 2021, je ne sais pas encore si cela sera possible.

 

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