50m2 en plein cœur du centre des affaires de Mexico, une capacité de 700 références de vins et spiritueux et une décoration intérieure particulièrement soignée et luxueuse, il fallait oser. Mais pour Baudouin Havaux, président du Concours Mondial de Bruxelles, ce pari s’inscrit dans le prolongement logique de ses événements. « Les producteurs ne participent pas à des concours pour mettre un diplôme sur leur cheminée. Ils veulent des retours concrets ». L’objectif du Wine Bar by CMB est double : créer un outil marketing pour développer la notoriété du Concours Mondial de Bruxelles – et de ses événements sœurs (Concours Mondial du Sauvignon, Spirits Selection…) – auprès des consommateurs notamment, mais aussi des professionnels ; et offrir une vitrine hors pair aux entreprises qui participent aux concours, en exclusivité. Il faut dire qu’avec 2 000 à 3 000 vins médaillés par an, le CMB dispose d’un réservoir important de références à proposer, permettant de créer une dynamique en faisant évoluer la carte en permanence. Pour l’instant l’offre fait la part belle à la production locale (50%), mais toutes les régions productrices du monde y sont représentées : « Le gros avantage c’est que, non seulement tout est bon, mais on se balade aux quatre coins du monde. D’Israël en Chine en passant par l’Italie. De plus, les Mexicains sont beaucoup plus ouverts que nous. Les vins chinois et ceux d’Azerbaïdjan, par exemple, sont partis à toute vitesse », insiste le directeur de Vinopres, qui finance ce « modèle expérimental » à 100%. Et de mettre l’accent sur l’aspect accessible du concept : « Les prix sont tout à fait démocratiques et la taille des verres est déclinée en plusieurs formats. Pour une quinzaine de dollars on peut déguster une bonne dizaine de vins ».
Outre des murs en liège Amorim, un laboratoire de lavage haute-technologie Meiko et une sélection de plus de 1 500 verres en cristal royal de Bohème, le Wine Bar compte des salons individuels comme ce pavillon permanent des vins chinois de la région de Ningxia.
Cette ouverture d’esprit explique d’ailleurs en partie pourquoi son choix s’est porté sur le Mexique : « Il fallait trouver un marché porteur, en vogue. Je n’imaginais pas ouvrir ce type de structure à Paris ou à Bruxelles où personne ne nous attend avec un énième bar à vins. Il fallait aussi un marché à la fois producteur et consommateur, où la consommation et la culture du vin sont en progression. Au Mexique, on voit émerger un nouveau projet viticole toutes les semaines. Enfin, Mexico a beau être une grande ville, il n’y avait pas de « wine bar », c’est un concept véritablement novateur pour lequel il y a une réelle demande ». Née d’une collaboration avec le sommelier et journaliste mexicain Carlos Borboa, la structure va bien au-delà d’un simple bar à vins. « C’est aussi un caviste, on peut emporter des bouteilles, et on propose des tapas parce que le vin va toujours avec la gastronomie au Mexique ». S’il n’est pas question de se substituer aux opérateurs locaux, l’objectif est de faire le lien entre les producteurs et le marché. « Pour tous les vins présents au wine bar, nous indiquons si le vin est importé et, le cas échéant, le nom de l’importateur. Nous ne voulons pas faire concurrence aux importateurs. Même si un vin est déjà importé, l’intérêt c’est de faire connaître son vin davantage, auprès des consommateurs mais aussi des professionnels ». Pour les restaurateurs locaux, la structure permet, par ailleurs, de surmonter des problèmes de quantités minimales et de logistique. « Il est très compliqué d’importer des vins au Mexique. Nous avons mis huit mois pour importer les deux premières palettes ! » reconnaît Baudouin Havaux qui a déjà plein d’autres idées en tête, même si la crise du Covid aura temporairement ralenti le processus. « Il y a un intérêt manifesté en Asie et nous avons un projet de restaurant/wine bar au Portugal où la carte des vins comportera uniquement des vins médaillés », explique-t-il, tout en exprimant le désir d’ouvrir un lieu dans l’un des trois grands pays producteurs que sont la France, l’Italie ou l’Espagne.