Maxime Lebrun est acheteur vins tranquilles et bulles, chez carrefour Belgique qui détient 20 % des parts de marché de ce pays. Il gère 800 références qui sont à 50 % françaises et 50 % reste du monde. Parmi elles, 30 % sont européennes (Espagne, Italie, Portugal, quelques vins allemands et autrichiens et un tout petit peu des pays de l'est). Et 20% monde, avec des vins chiliens, australiens et néo-zélandais. Les prix vont entre 3 € pour les IGP françaises, italiennes et espagnoles et atteignent 25 € pour les cuvées de l’hexagone. Pour les vins du monde et d’Europe, la barre des 10 € est rarement atteinte. D’ailleurs, comme le précise Maxime Lebrun “ 80 % des vins vendus en Belgique sont en dessous de 4,5 €”. Les vins médaillés dans ces rayons permettent donc de faire la différence. Visuellement sur place, et aussi grâce aux campagnes de promotion. Dès la publication des résultats, Maxim analyse les vins récompensés qu’il a déjà dans ses rayons. Soit déjà plus de 80 références. Il contacte ensuite, directement les producteurs qui ont eu une médaille pour qu’ils mettent en place le macaron sur les bouteilles et pour réaliser les prospectus dédiés au concours mondial de Bruxelles. En termes de ventes, les résultats sont probants. Pour un vin classique, l’augmentation va être de 10 à 20 %. Sur les produits à part, les ventes peuvent doubler ou tripler. D’ailleurs, il songe à développer ses références de vins médaillés. Bruxelles n’est pas le seul concours qu’il suit. Il en fait d’autres. Mais celui-là est connu et très suivi en Belgique.
Jean-François Rovire est le chef de groupe des magasins U qui détiennent un peu près 14 % du marché vin. L’enseigne est principalement basée dans l’ouest de la France. Indépendant, chaque magasin donne une couleur propre à ses produits locaux, notamment pour le vin. Leur origine est à 97 % françaises. En volume, la part vendue hors de France est de 3 %. Pour Jean-François Rovire, “c’est donc intéressant de resituer les vins français dans un contexte international pour voir comment ils se portent. Typiquement, pour voir si le Bordeaux bashing a un sens”. Ou non. Car, comme il le dit : “ j’ai dégusté des séries magnifiques lors de ce concours 2019.”
“Les concours sont un des éléments de différenciation fort” pose Michel Blanc, directeur Projets et Développement pour la fédération des producteurs de Châteauneuf-du-Pape. Les vignerons affichent les médailles, surtout pour la grande distribution et à l’export pour les monopoles. Moins chez les cavistes qui conseillent. Pour lui, “c’est le concours le plus connu avec Mundus Vinis en Europe continentale”. Il est important que les producteurs de son appellation présentent leurs vins à ce type de concours sérieux “pour se distinguer et pour confronter leur propre production avec des jurys internationaux. C’est bien pour le consommateur aussi”. Pour Thierry Thomas, le vigneron du Mas Novi en Languedoc, “ce concours a une belle renommée en Europe”. Chaque année, il présente des vins car les médailles sont importantes pour ses importateurs d’Europe du Nord. Côté distribution et côté production, tout le monde est d’accord. Le concours mondial de Bruxelles est, notamment en grande distribution, un levier de croissance et de différenciation.
Les 9150 échantillons de 48 pays sont dégustés à l’aveugle total. Aucune donnée pays et cépage est fournie. Seul le millésime est indiqué. Chaque jury est composé d’un président et de 4 autres dégustateurs. Tous de nationalités différentes. Ils notent entre 3 ou 4 “flights” (à savoir série) de 12 à 15 vins sur 3 matinées. Cette année, l’Espagne a remporté le plus grand nombre de médailles (626). La France occupe la deuxième place du podium (614 médailles).
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