e télétransporter dans la cabine d’une machine à vendanger grâce à des lunettes de réalité virtuelle. C’est ce que propose Grégoire. Son logiciel immersif E-Cab vient de remporter le Trophée des Naos d’Or dans la catégorie “Meilleure Stratégie Open Source 2020”.
« Tout y est, même le bruit » assure Christophe Baron, responsable de la communication du constructeur. Sur route, dans un entrepôt, ou dans les vignes, l’apprenti chauffeur à accès à toutes les fonctionnalités de la machine. « Il peut la piloter à l’aide d’un joystick et d’un pédalier et acquérir rapidement les bons réflexes ».


Le projet E-Cab émerge il y a un an, quand l’école bordelaise Agri Cap Conduite confie à Grégoire qu’elle recherche une solution pour apprendre à ses élèves à conduire une machine agricole sans devoir emprunter les routes. « Développer un simulateur nous est rapidement apparu comme une bonne idée, reprend Christophe Baron. Nous nous sommes aussi dit que nous pourrions le présenter sur les salons pour redonner de l’attractivité au métier de chauffeur et, in fine, mettre à disposition des exploitations des salariés mieux formés récoltant une vendange de meilleure qualité. »
Le binôme se rapproche de la société ShinyPix à Bordeaux. « Ils sont spécialisés dans la gamification de problématiques et nous savions qu’ils avaient commencé à construire un premier logiciel autour d’une machine Grégoire » poursuit Christophe Baron. Ensemble, ils vont frapper à la porte du studio Nyx, qui développe des simulateurs en réalité virtuelle à Angoulême
L’équipe est au complet et parvient à convaincre la région Nouvelle-Aquitaine de lui accorder des fonds pour se lancer.
« Le plateau est désormais prêt et la machine à vendanger à son vrai jumeau numérique, affirme le responsable de la communication. Il ne manque plus que les scénarios pédagogiques. L’idée serait par exemple d’instaurer des trackers pour que les étudiants puissent évaluer leur progression, ou leur permettre de rejouer des scènes en augmentant le niveau de difficulté. »
Les partenaires doivent encore lever un peu d’argent pour finaliser le logiciel. « Il peut venir du public, mais nous espérons surtout une contribution du secteur privé, reconnaît Christophe Baron, d’autant que c’est le type de projet qui peut tout à fait intéresser les banques, les assurances ou la MSA. »


Le lycée viticole de Montagne sera sans doute le premier à en profiter mais tous les établissements d’enseignement agricole pourront gratuitement l’utiliser. Ils devront simplement se procurer des lunettes, un joystick et un pédalier. « Et l’intérêt d’un logiciel open source est que chacun peut le faire évoluer. Nous fournissons le décor, libre ensuite à un fabricant de pulvérisateur ou de tracteur d’y intégrer ses machines. »
Christophe Baron aimerait présenter E-Cab aux visiteurs du prochain Sitevi à Montpellier. Une vidéo permet de s’en faire une première idée.
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