e mars à mai 2020, le cabinet CSA a relevé manuellement les vins mis en vente par 45 sites en ligne. Soit 70 000 références, passées au crible d’une étude de FranceAgriMer et du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV). Disponibles en ligne, les conclusions de ce document sur la commercialisation du vin par internet en France permet d’esquisser le portrait-robot des cuvées proposées en plein confinement.
A 91 %, les vins proposés en ligne sont tranquilles (pour 8 % d’effervescents et 1 % de vins doux naturels). Ces vins tranquilles sont à 64 % rouges (pour 26 % de blanc sec, 6 % de rosé et 4 % de blanc doux) et à 94 % des vins d’appellation (AOP, pour 5 % de vins de pays, IGP et 1 % de vin de France, VSIG). Le format des vins proposés est à 90 % une bouteille de 75 cl (avec 8 % de bouteilles au-dessus de ce volume et 1 % de petits formats, pour 0,5 % de Bag-in-Box, BIB). Le prix moyen affiché est à 44 % inclus entre 7,5 et 40 € (et à 17 % au-delà de 150 €).
En termes de parts de marché par vignobles, les vins tranquilles sont originaires à 39 % de Bordeaux, à 15 % de Bourgogne, à 9 % de la Vallée du Rhône, à 7 % de Champagne, à 6 % du Val de Loire, à 4 % du Languedoc, à 3 % d’Alsace, à 2 % de Provence, à 2 % du Beaujolais, à 2 % du Sud-Ouest, à 2 % du Roussillon, à 1 % du Jura, à 1 % de Savoie, à 1 % de Bergerac, à 1 % de Corse... A noter que 84 % des vins effervescents sont des champagnes.
Si ces données sont issues de la période d’intense activité de vente de vin en ligne qu’aura été le premier confinement (avec des croissances généralisées à deux chiffres), l’étude du CNIV et de FranceAgriMer fait également un point sur les tendances du marché du e-commerce avant la crise du covid. De 2008 à 2015, les ventes de vin en ligne ont augmenté de 30 %, représentant 9 à 10 % des ventes de boissons alcoolisées pour 500 millions € HT (dont 100 millions € par drive).


L’étude précise que le paysage concurrentiel du e-commerce se consolide : le nombre de sites diminue de 10 % par an (12 % de fermetures pour 3 % d’ouvertures), avec 507 sites recensés en juin 2019*. « Une des principales explications à ce phénomène se trouve dans les barrières à l’entrée qui sont de plus en plus fortes sur ce secteur : investissement en logistique, gestion des stocks ou encore coût marketing qui limitent l’accès au marché » précise l’étude.
A noter que 46 % des acheteurs sont motivés par un prix attractif (frais de livraison, prix du vin, promotions et sécurité de paiement), le deuxième critère étant la disponibilité du produit (temps de livraison)
* : A 35 % des pure players (Millésima, Vinatis, Wineandco…) pour 35 % du chiffre d’affaires hors drive (soit 135 millions €), 31 % de cavistes (pour 4 % du CA), 22 % de grande distribution (Carrefour, Lidl, Système U…) pour 22 % du CA (85 millions €), 3 % de ventes privées (Veepee, Ventealapropriété, baarchic…) pour 17 % du CA (65 millions €), 3 % de sites généralistes (Cdiscount, Amazon, la Redoute…) pour 12 % CA (plus de 45 millions €), 3 % de box et abonnements (le Petit Ballon, Chais d’œuvre, Pinot bleu…) pour 6 % CA (22 millions €) et 3 % d’acteurs atypiques (IdealWine, Les Grappes, Avenue des Vins…) pour 4 % CA (15 millions €).