es prototypes de tuiles en plastique recyclé et recyclable présentés par la start-up Inovinéa sur le SITEVI 2017 avaient suscité la curiosité de nombreux viticulteurs. « Baptisées Symbio, ces tuiles en propylène constituent une alternative pérenne aux paillages végétaux. De 90 à 110 cm de long, 40 cm de large et 6 cm de haut, elle se clipsent de part et d’autre des pieds juste après la plantation. Elles privent les adventices de lumière et les empêchent de coloniser le dessous du rang » rappelle Lionel Gelay, directeur commercial de la start-up qui compte désormais six associés.


L’ex Insitut national en recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) a confirmé leur intérêt dans l’Hérault. Même chose pour la Chambre d’agriculture sur une parcelle expérimentale dans le Vaucluse. « Aucune mauvaise herbe ne pousse lorsque ces tuiles sont posées sur un sol nu » assure Lionel Gelay. L’air circule sans problème en dessous. « Cela préserve l’humidité et favorise la vie du sol. » Les tuiles sont également pourvues d’une rigole et de rainures pour accueillir un système de goutte-à-goutte et rediriger l’eau d’irrigation ou de pluie vers les ceps.
« Nous finalisons actuellement une étude de vieillissement mais nous devrions pouvoir garantir une durée de vie de 10 voire 15 ans » se réjouit Lionel Gelay. Après le SIVAL, Inovinéa a apporté les touches finales à son prototype. Les tuiles sont désormais vert bouteille. « Nous avons aussi facilité le passage des piquets de vigne et ajouré les tuiles pour que l’eau s’y infiltre plus facilement. Nous espérions pouvoir les commercialiser fin 2018 mais lever des fonds et trouver un industriel pour les produire en série a été long » rapporte le directeur commercial.
Les startuppers se sont finalement associés cet été avec l’entreprise TMP Convert spécialisée dans la transformation du plastique recyclé. « Nous avons reçu notre moule il y a quelques semaines et pouvons désormais produire 300 000 tuiles par an pour protéger 60 hectares. »
En industrialisant son produit, Inovinéa a réussi à optimiser son prix. « Il faut compter environ 10 000 euros pour couvrir un hectare planté à 5000 pieds. Et nous essayons de faire inscrire Symbio sur la liste du matériel éligible à une prise en charge de 40% dans le cadre du volet environnemental du plan de relance gouvernemental qui doit démarrer en janvier » indique Lionel Gelay.
En janvier, Inovinéa aurait également aimé profiter du SIVAL pour faire connaître son produit. « C’est raté » regrette Lionel Gelay. Les organisateurs du salon ont en effet annoncé ce 16 novembre l’annulation de la prochaine édition.
Pour l’heure, les tuiles Symbio s’installent manuellement. « Il faut dégager la terre, les poser, et remettre de la terre de chaque côté des tuiles pour qu’elles restent bien en place » explique Lionel Gelay, le directeur commercial d'Inovinéa. « Un de nos associés est en train de développer des outils sur un tracteur pour automatiser l’opération » révèle-t-il.