a lutte contre la Covid-19 a des effets inattendus. « Depuis que le virus a été retrouvé dans les eaux usées, les gestionnaires de circuit de distribution des eaux courantes ont intensifié la chloration pour conserver une eau de bonne qualité microbiologique », prévient le laboratoire Excell, dans son deuxième « flash info vendanges ».
La plupart des viticulteurs sont déjà équipés de système de déchloration de l’eau pour éviter les contaminations au TCA (2,4,6-trichloroanisole), responsable des goûts de bouchon dans le vin. Mais cela pourrait ne pas suffire. « L’augmentation des teneurs en chlore et en brome dans les eaux peut déboucher sur une saturation beaucoup plus rapide des filtres à charbon » estime le laboratoire, ajoutant qu’un filtre qui sature va relarguer ces composés.
« Les dérivés chlorés vont alors réagir avec la matière organique pour former des halophénols. Puis, les moisissures inexorablement présentes dans la cave (à la surface ou dans le bois, le sol, les matières sèches, l’atmosphère…) les détoxifieront en haloanisoles » prévient Excell.
De son côté, le brome va se transformer en acide hypobromeux, un oxydant puissant, débouchant sur la formation de composés bromés comme le TBP (2,4,6-tribromophenol), également responsable de goûts de bouchon dans les vins.
D’après les laborantins, des essais ont aussi montré que plus la teneur en acide hypochloreux est élevée, plus la formation de TBP est importante en présence de matière organique et de brome.
« Il est donc fortement recommandé de suivre et de vérifier les systèmes de purification d’eau utilisés à la cave, d’avoir une attention toute particulière sur l’évolution des traitements pratiqués par les fournisseurs d’eau courante, et de faire doser le chlore, les bromures, les haloanisoles et les halophénols » conclut Excell.