aire de la microbiologie une analyse de routine, aussi simple et rapide que celle des sucres ou du niveau de SO2. Voilà l’objectif du PDG des laboratoires Dubernet et Dioenos Rhône.
« Alors que l’automatisation des analyses chimiques a permis aux laborantins de réaliser plus de 2000 analyses par heure et d’alléger la facture des viticulteurs, depuis l’arrivée de la PCR il y a 15 ans, il ne s’est plus rien passé du côté de la microbiologie » a exposé Matthieu Dubernet lors d’un webinaire.
« Les cultures sur boîte de pétri n’offrent pas assez de réactivité et de précisions. Quant à la PCR, en plus d’être lourde à mettre en œuvre, elle dépend de sondes ADN qui ne permettent pas de passer sous la barre des 50€ par analyse » a-t-il poursuivi.
Pour démocratiser la microbiologie, Matthieu Dubernet mise sur une revisite de la cytométrie de flux. « Aujourd’hui cette méthode a mauvaise presse car les laboratoires ne disposent pas de machines assez performantes. Beaucoup ne différencient par exemple pas bien les brettanomyces du reste des levures. »
Les laboratoires Dubernet ont investi dans du matériel jusqu’alors réservé à la médecine pour développer la Cyto-3D. « On ne fait pas du neuf avec du vieux, assure le PDG. Nous utilisons des cytomètres dotés non plus d’un mais de trois lasers. Cela nous permet de décompter davantage de microorganismes. Grâce au triple marquage par en fluorimétrie de spéciation cellulaire, nous distinguons ceux qui sont actifs, ceux qui sont en latence, et les levures ou bactéries mortes, détaille Matthieu Dubernet. Et nous avons trouvé la parade aux bruits de fond causés par la matière colorante ou les microcristaux. »
Avec des flux 20 fois plus rapides que sur les machines classiques, à 1000 µL/minute, il ne faut plus que 10 à 40 secondes pour analyser un échantillon. Les laboratoires Dubernet promettent désormais des résultats en 24h.
La Cyto-3D permet de faire des bilans brettanomyces et des bilans de saccharomyces. « Nous devrions en plus très bientôt pouvoir séparer les bactéries » reprend Matthieu Dubernet.


Mois après mois et pour un coût inférieur à la boîte de pétri, les caves peuvent suivre les fermentations, l’implantation des levures indigènes ou des levains de prise de mousse, prévenir les piqûres lactiques, les contaminations de brettanomyces, détecter des problèmes de filtration, mieux régler une flash pasteurisation…
« C’est une avancée au moins aussi importante que l’arrivée de l’IRTF en œnologie il y a 20 ans » estime Matthieu Dubernet.