Contestations
Les vignobles du Nord se sentent lésés par le plan sectoriel

Les régions qui ajustent leurs rendements en fonction de leurs ventes se sentent laissées pour compte avec la rallonge sur l’accompagnement de la distillation, annoncée hier par Jean Castex.
« Nous sommes en colère suite aux annonces faites hier par le Premier Ministre, commente Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne. Je me suis entretenu ce matin avec mes homologues d’Alsace et de Bourgogne qui sont sur la même longueur d’onde que nous. Le gouvernement nous propose uniquement une rallonge sur la distillation, ce qui grève le budget d’accompagnement de la filière viticole ».
A LIRE AUSSI
Maxime Toubart se dit très surpris d’entendre les responsables de la filière Vin se féliciter de ces annonces. « Il faut écouter tous les vignobles, poursuit-il. On a le sentiment que les bons élèves, qui gèrent leurs rendements en fonction de leurs ventes, sont sanctionnés. S’il faut surproduire et attendre la prochaine enveloppe de distillation, il faut nous le dire… ».
Il rappelle que pour les vignobles qui baissent leurs rendements, le seul accompagnement possible est une baisse des charges sociales. L’équité, pour lui, aurait été d’avoir différents leviers d’aides dont celui de la distillation, « laquelle siphonne une grande partie des budgets », comme il le regrettait déjà il y a un mois.
En Champagne, les négociations sur le rendement 2020, entre le négoce et le vignoble, devaient se terminer le 22 juillet. Mais aucun accord n’a été annoncé. Le prochain bureau exécutif de l’interprofession se tiendra le 18 août pour reprendre les négociations. La baisse du rendement pourrait être de l’ordre de 30 % par rapport à celui de 2019. « J’espère que les régions qui distillent auront le courage de baisser leurs rendements pour les vendanges 2020 », conclut Maxime Toubart.