Nous allons embarquer toute la filière dans une démarche de développement durable. Un mouvement unique, novateur, fédéré par un slogan porteur d’avenir : Bordeaux Cultivons demain » pose Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), lors de son assemblée générale ce 15 juillet à la Cité du Vin (Bordeaux). Le viticulteur soulignant que « cette démarche dite de responsabilité sociétale des entreprises est un sésame indispensable dès aujourd’hui en France, demain à l’export ».
S’inscrivant dans la continuité du plan interprofessionnel Bordeaux Ambition 2025, la plateforme RSE lancée lors d’un forum environnemental ce début d’année réunit actuellement 28 entreprises pilotes dans le développement d’un outil d’autodiagnostic. En attendant sa finalisation, la démarché bénéficie désormais d’un nom, d’une charte graphique et de premiers éléments de communication pour marquer son ambition.


« L’interprofession girondine va accompagner ses opérateurs dans les démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), qui dépassent les seuls enjeux environnementaux pour traiter l’ensemble des défis posés à la pérennité des exploitations » explique Marie-Catherine Dufour, la directrice du service technique du CIVB. « On souhaite une filière performante, avec un temps d’avance sur les attentes des consommateurs et de la société » souligne l’ingénieure.
Annonçant un plan d’action à prioriser dès la rentrée 2020, Marie-Catherine Dufour annonce le lancement de groupes d’opérateurs bordelais encadrés par des animateurs dès le début 2021, suivant le modèle du Système Management Environnemental des vins de Bordeaux (SME Bordeaux). Le prochain objectif de la directrice technique est le lancement d’un référentiel Bordeaux – Cultivons demain en février 2021, pour de premiers audits internes et externes en avril 2021.
« Notre ambition, c’est 100 % d’exploitations certifiés environnementalement en 2030, mais c’est aussi 60 % des surfaces qui seront engagées dans la RSE en 2030. Aujourd’hui, l’environnement est très important, il faut poursuivre [sur cette voie], mais demain ce ne sera pas suffisant. Notre stratégie doit être inspirante pour l’ensemble de la filière » explique Marie-Catherine Dufour, précisant que la filière des vins de Bordeaux « a l’opportunité d’aller vers une certification collective et engagée, on serait la première filière à être engagée collectivement sur du vrai développement durable. Qui ne serait pas que du développement durable environnement. »
« Si nous ne sommes pas dans l’anticipation, dans le démarrage avec cette perspective-là, nous subirons comme nous avons pu subir le sujet environnement, pesticides. Le sujet c’est de ne pas subir et d’être prêt avec des pilotes, des pionniers et d’autres qui suivront à leur échelle, à leur vitesse » conclut Bernard Farges.