Une étude publiée en avril dans le New England Journal of Medecine démontre que le virus responsable de la Covid-19 affectionne tout particulièrement l’inox. Il peut y survivre jusqu’à 3 jours, contre une poignée d’heures sur le cuivre ou le carton » a prévenu le professeur à l’ISVV Pierre-Louis Teissedre, lors de son intervention au symposium Oenoviti, ce 6 juillet. L’Institut national de recherche et de sécurité estime en plus que le SARS-Cov-2 peut rester viable jusqu’à 6 jours en milieu humide, contre quelques heures sur des surfaces inertes sèches.
Dans ces conditions, pour éviter les contaminations, les vignerons doivent adapter leur processus de désinfection. « Il ne faut utiliser que des désinfectants dotés de la norme EN14476 avec une revendication virucide » a d’abord indiqué le professeur. On peut en retrouver la liste sur ce site.
Très utilisée dans la filière vinicole, la soude n’est malheureusement pas efficace contre les coronavirus. « Le chlore et les agents de blanchiment fonctionnent bien mais peuvent générer des chloroanisoles, tels que le TCA au goût de bouchon » a poursuivi Pierre-Louis Tesseidre. Selon lui, il est préférable d’utiliser des solutions de savon ou d’éthanol à 70%. « Dans ce cas, il faut attendre 60 secondes après pulvérisation avant d’essuyer la solution pour inactiver le virus. » Des études ont aussi démontré l’efficacité des désinfectants à base d'ammonium quaternaire.
La personne chargée du nettoyage doit revêtir un masque facial, au minimum FFP2 ainsi que lunettes de sécurité, une visière, et une paire de gants en vinyle ou résistants aux produits chimiques, « c’est-à-dire pourvue de la norme EN 374 » a précisé Pierre-Louis Teissedre. Bien sûr, ces équipements de protection doivent à leur tour être nettoyés et désinfectés après usage.
En cas de contamination d’un des cavistes, « et même de simple suspicion », une nébulisation avec un désinfectant virucide est nécessaire pour désinfecter toutes les surfaces, sans oublier les équipements de traitement de l’air. « Pendant cette période, une quarantaine s’impose. Après la nébulisation, il faut aussi bien ventiler le chai » a conclu le professeur.