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En Espagne et en Italie, difficiles négociations entre l'Etat et les professionnels
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Gestion de crise
En Espagne et en Italie, difficiles négociations entre l'Etat et les professionnels

De part et d’autre de la France, les professionnels italiens et espagnols expriment leur insatisfaction avec les mesures proposées par leur gouvernement respectif. Manque de flexibilité, de moyens et d’ambition pour l’avenir sont les principales pommes de discorde.
Par Sharon Nagel Le 01 juin 2020
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En Espagne et en Italie, difficiles négociations entre l'Etat et les professionnels
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e mois-ci, les autorités italiennes et espagnoles ont concrétisé leurs propositions pour soutenir la relance de la filière vitivinicole, sachant qu’elles sont déjà consignées dans le plan de relance national en Italie alors qu’en Espagne les tractations battent leur plein en attendant la parution du Décret royal. Il faut dire que la tâche des autorités n’est pas aisée, tant les intérêts divergent entre la production et le négoce, un phénomène particulièrement évident en Espagne. Outre-Pyrénées, les différentes mesures proposées – distillation de crise, stockage privé, vendange en vert et limitations de rendement notamment – sont tantôt décriées, tantôt accueillies mais souvent avec des bémols. En l’Etat, le gouvernement espagnol propose, d’après notre confrère La Semana Vitivinicola, une mesure de distillation de crise à hauteur de 2 Mhl, dont 0,5 Mhl pour les AOP pour un budget de 65 M€ ; la vendange en vert assortie d’un budget de 10 millions d’euros ; le stockage privé à hauteur de 2 Mhl également, orienté notamment en faveur des vins à AOP ; et un plafond de 18 000 kg des rendements à l’hectare pour les raisins rouges et de 20 000 kg pour les blancs.

 

La baisse des rendements fait grincer les dents

La limitation des rendements a attiré les foudres de plusieurs organismes professionnels qui font valoir les investissements importants consacrés à la modernisation du vignoble et des caves, souvent aidée par des fonds publics. L’APEIV, qui représente le secteur de la transformation de la province de Ciudad Real dans la région de La Mancha, affirme même que cette mesure « conduirait à la ruine du secteur tout entier ». Elle demande par ailleurs que les vins biologiques soient éligibles à la distillation de crise au même titre que les AOP, soit au tarif de 40 € l’hectolitre, et estime que la vendange en vert représente « une dépense économique inutile ». L’Union des Syndicats Agricoles partage son avis sur la limitation des rendements, invoquant également les efforts consentis pour rendre la production plus compétitive ces dernières années avec notamment la restructuration des vignes et des caves et la mise en place de l’irrigation. En revanche, elle salue la vendange en vert comme « la seule mesure qui vise spécifiquement les viticulteurs », sachant que beaucoup considèrent le budget alloué à ce poste comme largement insuffisant. Plusieurs organismes demandent, par ailleurs, que le stockage privé soit élargi pour inclure les vins conditionnés.

 

L’Italie privilégie la vendange en vert

En Italie, où le Décret de relance devait paraître ce 29 mai dans le Journal Officiel et concerne tous les secteurs de l’économie, les mesures déjà actées portent sur les vendanges en vert et la réduction des rendements pour les vins génériques. Ces derniers passent ainsi de 50 tonnes à l’hectare à 30 tonnes, sauf dans certains cas à définir où ils pourraient être maintenus à 40 tonnes. Les Italiens mettent le paquet sur la vendange en vert en allouant un budget de 100 millions d’euros à la mesure en 2020, assortie d’une clause imposant une réduction d’au moins 15% de la production par rapport à la valeur moyenne des quantités produites au cours des cinq dernières années. Mais ce sont les mesures de promotion qui laissent les professionnels particulièrement insatisfaits à l’heure actuelle. Dans une lettre commune envoyée par les principaux organismes professionnels nationaux (UIV, Federvini, Federdoc, Assoenologi, Cia…) au coordinateur de la Commission des politiques agricoles de la Conférence des régions, les signataires déplorent l’absence de flexibilité au niveau de l’utilisation et des délais au titre du budget de 100 millions d’euros de l’OCM pour la promotion des vins italiens à l’étranger. Les activités promotionnelles ayant dû être complètement revues pour cause de Covid-19, les Italiens souhaitaient pouvoir utiliser les fonds pour mettre en place des dégustations virtuelles et autres activités en ligne et réorienter les dépenses vers les relations publiques et l’expertise en marketing. Or, la modification du décret concerné n’est pas inscrite à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la Conférence des Régions.

 

Les pépiniéristes italiens demandent aussi un plan de relance

L’association des pépiniéristes italiens (MIVA) a alerté les pouvoirs publics sur l’urgence d’intervenir dans un secteur, lui aussi, fortement impacté par la crise. Difficultés de livraisons, notamment à l’étranger, annulations de commandes et stocks pouvant être difficilement vendus dans un contexte de contraction de la production, sont autant de difficultés auxquelles le secteur doit faire face. « Plusieurs millions de boutures racinées, déjà prêtes à être expédiées, sont restées dans les réfrigérateurs des pépinières, invendues », déplore la MIVA dans un communiqué, sachant que la situation risque d’être aggravée, estime-t-elle, par le règlement UE 2020/601 de la Commission du 30 avril qui prolonge de 12 mois les délais de replantation ou de nouvelles plantations. Elle demande ainsi une mesure de réduction volontaire des stocks.

 

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