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Ce que la crise de 2008 enseigne aux vins effervescents sous covid-19
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Repli du Champagne et explosion du Prosecco
Ce que la crise de 2008 enseigne aux vins effervescents sous covid-19

L’analyse des effets de la crise bancaire d’il y a dix ans enseigne notamment que ce sont toujours les vins effervescents qui trinquent le plus sur le moment, avec une demande qui a évolué irréversiblement depuis.
Par Alexandre Abellan Le 30 avril 2020
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Ce que la crise de 2008 enseigne aux vins effervescents sous covid-19
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e focalisant sur l’incroyable développement du marché mondial des vins effervescents de 2002 à 2018, le récent rapport de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) peut déjà sembler daté ce printemps 2020. Sa litanie statistique remontant au monde d’avant le coronavirus, qui met actuellement à l’arrêt les ventes de vins effervescents, l’esprit festif restant absent des achats de confinement. Mais si l’« augmentation du commerce international des vins effervescents a connu une croissance de 155 % entre 2002 et 2018 » note Pau Roca, le directeur général de l’OIV, ces chiffres permettent d’analyser « l’impact de la crise de 2008 et je pense que c’est important parce que cela permet peut-être de faire un pronostic sur l’évolution du marché et comment la crise de 2008 a eu un impact sur le marché du mousseux ».

Prenant une base 100 en 2002, le rapport de l’OIV compare l’évolution relative des expéditions de vins effervescents en volume et valeur (voir graphique ci-dessus). On voit d’abord « deux tendances plus ou moins stables », jusqu’à ce que « l’effet de la crise fasse évoluer la situation. Ensuite, les deux lignes évoluent en parallèle » analyse Pau Roca, avec une hausse des volumes de vins effervescents augmentant bien plus haut que celle des valeurs : « ce qui veut dire la composition de l’offre a changé. C’était plutôt une anticipation qu’une réaction, on a vu ça dans l’augmentation du prosecco, ces deux lignes [de volume et de valeur] restent parallèles depuis 2008. »

Premiumisation contre démocratisation

Présentant une forte sensibilité aux crises économiques, les expéditions champenoises témoignent de ce décrochage. Les exportations de Champagne enregistrent dès 2008 une première inflexion (-5 % en volume), cette chute s’accentuant en 2009 (-17 %) avec un retour du chiffre d’affaires au niveau de 2002 (pour une baisse de 8 % du prix moyen des bouteilles de Champagne). Comme le note l'OIV, la crise financière de 2008 marque une chute nette de la valorisation globale des vins effervescents exportés, qui n’est pas revenue à la situation précédente (voir graphique ci-dessous). Le prix moyen d’un mousseux expédié dans le monde était ainsi de 8 euros/litre en 2007, avant de tomber à 6 €/l en 2009 et de se stabiliser depuis à 7 €/l. A contrario, la valorisation des vins tranquilles embouteillés n’a connu qu’un faible repli en 2009, continuant ensuite d’augmenter son prix moyen dans la lignée de la premiumisation précédemment amorcée, jusqu’à dépasser les 4 €/l dernièrement.

Alors que les vins tranquilles voient leur consommation se rétracter et monter en gamme, les effervescents semblent avoir suivi à l'inverse une tendance de démocratisation impulsée par la crise de 2008. Si la baisse du pouvoir d’achat est un élément clé, il s’accompagne également de changements dans les modes de consommation : plus apéritive et parfois en cocktail, avec la diversification simultanée de l’offre, du cava au prosecco. Ouvrant une décennie de tassement, voire de déclin, du commerce champenois, cette crise bancaire a globalement vu la production française de bulles stagner (restant aux alentours de 4,5 millions hl depuis 15 ans), quand la production italienne a bondi (+9 % par an en moyenne, dépassant 5 millions hl), comme celles espagnoles et américaines (+4 % par an dans les deux cas, à respectivement moins de 3 millions hl et plus d’1 million hl).

Stade précoce

Avec la crise du coronavirus, l’enjeu va être de suivre l’évolution de la demande après le confinement des principaux marchés de consommation. En 2018, l’Allemagne, la France, les Etats-Unis, la Russie et l’Italie représentent 60 % de la consommation mondiale de bulles. Mais pour ce qui est de se projeter plus avant, « nous sommes à un stade précoce et nous ne disposons pas de suffisamment de données statistiques pour fournir une prévision précise et anticiper le scénario futur du secteur vitivinicole mondial » souligne Pau Roca (cliquer ici pour en savoir plus).

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