Guillaume de Marcellus : Presque. Notre activité est réduite au minimum. Nous continuons néanmoins à livrer certains centres hospitaliers et Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad), ainsi que quelques chaînés et clients de ventes à emporter. Sur le mois de mars, nous enregistrons une baisse de 53 % de notre chiffre d’affaires.
Les outils de soutien proposés par l’Etat permettent-ils de pérenniser le réseau C10, ou est-il en danger ?
Nous avons encouragé nos adhérents à « profiter » au maximum des mesures mises en place par le gouvernement. Pour le moment, le réseau n’est pas en danger. Néanmoins, tant que nous n’aurons pas plus de visibilité sur une date de réouverture, et des mesures concrètes pour la filière, nos entreprises seront vulnérables.
Des initiatives de vente à emporter permettent-elles de relancer, même à petite échelle, l’activité ?
Nous livrons déjà quelques milliers de points de vente à emporter. Pour autant, même si les initiatives de vente à emporter se multiplient au sein des Cafés, Hôtels et Restaurants traditionnels, cela ne permettra pas de compenser la fermeture des établissements. Nous n’avons d’autant plus pas assez de recul sur ce microphénomène, notamment concernant la partie boissons.
Quels sont actuellement vos échanges avec les opérateurs du vignoble ? Cette situation inédite créée-t-elle de la tension et de l’impatience, ou au contraire de la solidarité et de la résilience ?
Nous tentons au maximum de préserver chaque maillon de la chaine, du producteur au client final. Il est primordial pour nous que chacun sorte de cette crise sans précédent, le mieux possible. Nous tentons de prendre en compte les problématiques de tous, et de ne demander des étalements de factures que lorsque cela est réellement nécessaire, et en préservant au maximum les partenaires/fournisseurs les plus sensibles, ceux dont une grosse part du chiffre est fait en hors domicile.
Cette crise révèle une grande solidarité de la part de la majorité des acteurs de la filière. Des projets solidaires, telle que l’initiative J’aime mon bistrot, sont largement soutenus et diffusés. Cela est très représentatif de l’état d’esprit de la profession au grand complet. Notre capacité de résilience depuis toujours nous permettra de nous relever plus vite que certains autres, dans d’autres secteurs.
Quels sont les scénarios de reprise envisagés : une consommation forte pour compenser/rattraper la distanciation sociale ? Avez-vous de la visibilité sur une possible date de réouverture des points de vente ?
Il est difficile de prédire quel sera le comportement des consommateurs lors de la reprise, même si nous ne croyons pas trop à la ruée dans les bistrots ni à la surconsommation. Qui dans tous les cas, ne compensera pas les pertes des mois précédents. Nous attendons avec la plus grande impatience, l’annonce officielle qui nous permettra à tous d’y voir plus clair. En attendant, nous préparons au mieux la reprise, en tentant d’anticiper au maximum les demandes de nos clients (conseils, accompagnements, logistique, promo…).