ront commun pour obtenir l’autorisation réglementaire et l’aide financière de la Commission Européenne pour les outils de gestion de crise dans le vignoble : distillation des excédents, stockage subventionnée et vendanges en vert. Se mobilisant de plus en plus, les parlementaires européens font pression sur Bruxelles pour accélérer le mouvement. Eurodéputé languedocien, Eric Andrieu juge dans un communiqué, ce 17 avril, que « les premières réponses agricoles de l'Europe ne sont pas du tout à la hauteur » et souligne qu’alors que « le secteur du vin risque de voir disparaître un milliard de litres de vin faute de stockage, avec les graves répercussions que cela pourrait avoir sur l'emploi », « la Commission s'entête à réagir avec des moyens traditionnels à une crise exceptionnelle, cette réaction d'une époque qui n'est plus celle que nous vivons est inquiétante ».
Nouveau coup de pression ce 17 avril, avec les 27 ministres de l’Agriculture de l’Union Européenne qui demandent d’une seule voix à la commission « la mise en œuvre urgente des mesures de soutien face à l’épidémie de Covid 19 […] en activant au plus vite les instruments de régulation prévus dans l’organisation commune de marché » annonce un communiqué du cabinet de Didier Guillaume. Cette déclaration commune demande « la mise en œuvre des mesures prévues par le règlement relatif à l'organisation commune des marchés (OCM) de la PAC, notamment l'aide au stockage privé […] ainsi que l'aide exceptionnelle aux agriculteurs dans les secteurs les plus affectés, conformément aux articles 219 et 221 du règlement OCM » (voir encadré). Réagissant dans la foulée de cette déclaration commune, le porte-parole de la Commission Européenne indique que Bruxelles « suit et analyse en permanence la situation de tous les marchés agricoles. A partir de ces éléments, la Commission étudie actuellement les propositions pour de nouvelles mesures, et prend en compte les propositions émanant des Etats-Membres, du parlement européen, des organisations d'agriculteurs et des autres parties prenantes. »


Pour les dispositifs viticoles en particulier, « quasiment tous les pays viticoles européens soutiennent sur la même ligne les demandes de distillation et de stockage : l’Espagne, l’Italie, la Slovénie, la Hongrie, l’Autriche, la Grèce… L’enjeu est autant l’autorisation de ces dispositifs que l’aide européenne aux Etats-Membres, qui doivent les financer selon le règlement européen » analyse Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Partisan d’une boîte à outil la plus vaste possible, du stockage à la vendange en vert, en passant par le programme national d’aide et le fonds de compensation aux taxes américaines, le vigneron languedocien souligne que la distillation reste l’outil le plus efficace pour soutenir les trésoreries françaises : proposer « 80 €/hl pour les AOP/IGP et 65 €/hl pour les VSIG va permettre d’inciter à la distillation tout en maintenant les cours pour la prochaine campagne. Mais plus le confinement va durer, plus les volumes à retirer vont augmenter. Le plafond de 3 millions hl est déjà devenu un plancher. »