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Lutte anti-gel
Quelle est l'efficacité des chaufferettes à bois ?

Des chaufferettes à pellets ont été récemment mises au point afin de lutter contre le gel dans les vignes. Le nouveau dispositif a fait l'objet de premiers essais plutôt concluants en Champagne et à Chablis.
Par Juliette Cassagnes Le 14 avril 2020
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Quelle est l'efficacité des chaufferettes à bois ?
«

 Viti-chauffe est un système relativement intéressant et prometteur pour lutter contre le gel, et adapté aux petites surfaces », indique Basile Pauthier, du service vigne au Conseil Interprofesionnel du Vin de Champagne. Ce nouvel équipement, mis au point en 2019 par Claude Gros, chaudronnier de formation, fait l'objet d'expérimentations par l'interprofession champenoise depuis l'an dernier.

Au printemps 2019, des sondes thermiques ont permis de mesurer un réchauffement compris entre +1° et +5°C pour un point situé au milieu de 4 chaufferettes et distantes de 3,50 mètres de ce dernier. A 40 cm, donc à proximité immédiate des appareils, les relevés indiquent une hausse de température de +18°C en moyenne sur un nuit complète, ce qui est « considérable », selon l'expert. Le comptage des bourgeons gelés sur la parcelle de 0,30 ha protégée était proche de zéro ; pour la parcelle témoin, ce taux variait entre 30 et 70%, prouvant le « très bon fonctionnement des chaufferettes ».

Basile Pauthier a reconduit de nouveaux essais en 2020 pour conforter ces premiers résultats. Le corps de chauffe a depuis été modifié, plus grand et de forme cylindrique, permettant de réduire leur densité d'implantation de 250 à 200 unités/ha ; le pouvoir calorifique devrait être théoriquement supérieur.

Un test dans un domaine de Chablis

L'équipement a également été testé à Chablis cette année, au domaine des Genèves (Fleys). Stéphane Aufrère a accepté de l'essayer sur l'une de ses parcelles, à la demande d'un fabricant-distributeur, la société Alabeurthe. « Je souhaitais tester autre chose de moins polluant que des bougies ou du fuel », justifie le vigneron. Espacées de 7 mètres, 8 chaufferettes ont installées dans 3 rangs d'une parcelle en coteau de 30 ares. Elles ont été allumées la nuit du 1er avril : « Avec une charge de 30 kg de granulés, nous les avons mises en route vers 1h30 du matin et elles ont brûlé jusqu'à midi environ », explique Stéphane Aufrère. Une durée de 10h d'autonomie, suffisante donc en cas de gelée d'hiver.

Les thermomètres placés dans les vignes, à hauteur des bourgeons, indiquent un gain pendant la première heure de l'ordre de +3°C, puis en période de « croisière », de +2,3°C environ, par rapport aux rangs témoins. « Au début, cela chauffre vraiment bien, ensuite, il y a une perte d'efficacité, estime pourtant celui-ci ; il faudrait une chauffe plus régulière ». A améliorer également, selon lui, l'hivernage : « Il faudrait pouvoir les démonter pour pouvoir les empiler, car ils prennent pas mal de place, poursuit celui-ci. Mais pour moi cela reste une bonne piste ».

Un pouvoir calorifique supérieur
« Le système protège et assèche l'air, mais il faudrait un différentiel encore plus important pour contrer les températures très négatives des gelées d'hiver », complète Cédric Aymonin, responsable d'agence chez Alabeurthe. Ce dernier, qui le fait fabriquer et le commercialise depuis peu, a donc décidé d'apporter des modifications au brûleur afin d'accroître la combustion et le dégagement de chaleur. Il testera son nouveau modèle dès qu'il en aura l'occasion. Une démarche inutile, selon son concepteur, Claude Gros : « Ne pas voir de flammes n'est pas gênant. Cela ne sert à rien de chauffer les étoiles. Trop chauffer signifie qu'il y a des pertes de chaleur ; il vaut mieux une chaleur douce et uniforme à 80 cm, à hauteur des bourgeons », indique Claude Gros.

Ce système de chauffage à bois est aussi plus propre par comparaison aux bougies ou systèmes à fuel. Il ne dégage quasiment pas de fumée, généralement signe de mauvais rendement et combustion. L'analyse par un laboratoire des rejets de particules fines montre des quantités dix fois moins importantes qu'avec les deux autres combustibles. Les chaufferettes à bois polluent donc beaucoup moins et occasionneront moins de gêne pour les riverains. Le CIVC l'a d'ailleurs autorisé dans son référentiel « viticulture durable en Champagne ».

Illustration: une chaufferette en fonctionnement à Chablis, la nuit du premier avril 2020. L'allumage se fait par le bas de la trémie (CR: C Aymonin)

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