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L’explication d’une success-story ou la justification du vin le plus rapidement cher au monde ?
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Liber Pater en BD
L’explication d’une success-story ou la justification du vin le plus rapidement cher au monde ?

Mythe inspirant pour les uns, mystification exaspérante pour les autres, l’histoire de la bouteille qui se vend 30 000 € se donne à lire dans les mots de son créateur.
Par Alexandre Abellan Le 11 novembre 2019
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ondateur jovial du domaine Liber Pater dans les Graves, le vigneron bordelais Loïc Pasquet ne manque pas de bagout pour défendre le goût de son vin. Il est vrai le plus cher au monde (30 000 euros). Après la publication d’un livre manifeste l’an dernier (Le goût retrouvé du vin de Bordeaux de Jacky Rigaux et Jean Rosen, éditions Actes Sud), Liber Pater continue cet hiver son offensive en librairie avec une bande-dessinée (Liber Pater, le goût du vin retrouvé de Corbeyran et Horne, éditions Glénat) qui vise toujours à poser le vigneron en gardien de la saveur des vins fins originels. Rejetant « l’industrialisation de l’agriculture [en tant que] catastrophe sanitaire », Loïc Pasquet dénonce plus précisément une perte de culture avec l’érosion du concept de « vin de lieu ».

Retraçant de l’intérieur son parcours œnophile (du début de sa cave à onze ans jusqu’à son installation en 2005), la bande-dessinée relate surtout la prise de conscience de Loïc Pasquet : « il n’existe pas d’équivalent à la Romanée Conti dans le bordelais ». Estimant qu’« à Bordeaux on ne produit que des vins de masse, industriels, uniformisés, du fait des techniques culturales où le foncier est plus important que le terroir et le lieu ».

Revenir à des méthodes traditionnelles

Plantant progressivement sur l’anticlinal de Landiras une sélection de cépages anciens conduit selon des méthodes culturales atypiques (en francs de pied, avec une densité de 20 000 pieds/hectare, en échalas, avec une taille en arcure…). Chaque pratique étant inspirée par des témoignages et hypothèses du passé. Car « revenir à des méthodes traditionnelles ne signifie pas s’éclairer à la bougie, ni porter des sabots, ni rouler en cariole » alors qu’« ignorant les vertus des expériences du passé, certains ne jurent que par le progrès sans vraiment savoir ce qu’il y a à gagner à progresser à l’aveuglette » souligne Loïc Pasquet. Qui s’explique beaucoup dans cette BD, mais se défend autant, si ce n’est plus.

De la défense et de l’attaque

Evoquant l’incroyable hausse de prix de ses vins (passé de 80 euros pour le millésime 2006 à 30 000 € pour le 2015), le vigneron évoque son ressenti et sa perception des dossiers judiciaires qui accompagnent le développement de Liber Pater. Que ce soit face à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) en matière de respect du cahier des charges de l’AOC Graves (dossiers présentés ici comme des questions de densités de plantation puis de « hauteur d’herbe »). Ou que ce soit face à FranceAgriMer pour des fraudes aux aides à l’export (« on me reproche d’avoir artificiellement gonflé le prix de ma bouteille pour bénéficier de subventions plus conséquentes. Tout cela est faux, je n’ai pas inventé mes tarifs : mes prix sont le reflet d’une demande qui s’enflamme parce que l’offre est rare et limitée »).

S’il se dit visé par le système bordelais (y comprend avec des malveillances, comme du Round-Up dans son puits ou des ceps cisaillés), Loïc Pasquet ne manque pas une occasion d’attaquer « les grands vins de Bordeaux, je veux parler de ceux qui ont été classés en 1855, n’ont plus le goût qu’ils avaient au moment de ce classement : ils ne sont pas élaborés avec les cépages d’origine ». Un lecteur naïf pourrait presque croire que les multiples références, très critiques, vis-à-vis du classement de 1855 sont un appel du pied pour causer une attaque en justice et alimenter un nouveau tome.

Je n’ai rien inventé

Quoiqu’il en soit, cette BD pourrait moins être une source de débat qu’un déclencheur d’inspiration pour réinventer les vins de Bordeaux qui traversent une mauvaise passe commerciale. Comme le glisse Loïc Pasquet : « je n’ai rien inventé. Je n’ai fait que lire et tendre l’oreille. J’ai écouté ce qui se disait autour de moi. »

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Tous les commentaires (2)
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Norbert Le 19 novembre 2019 à 14:31:10
En 1855, on n'a pas classé des vins, avec un goût spécifique, mais des "crus" c'est à dire des exploitations viticoles, des marques domaniales.
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Arnaud Le 15 novembre 2019 à 17:26:38
Mais quand est-ce que les journalistes vont-ils arrêter de nourrir la com' de ce bouffon et de son vin ultra surcoté ?
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