ors de la Haute Valeur Environnementale, point de salut ? Peut-être pas totalement. Mais Agromousquetaires, le pôle agroalimentaire d’Intermarché, croit dur comme fer à l’avenir des vins certifiés HVE. « Notre objectif est qu’en 2023, 80 %, et en 2025 l’intégralité, des 250 références qui constituent notre gamme Expert-club réponde à ce niveau de performance environnementale. Ce critère devient prédominant. C’est désormais une clé d’achat » indique Nisha Mayuran, responsable de la marque chez Intermarché. « HVE sera la nouvelle norme que la plupart des viticulteurs conventionnels vont devoir rallier car elle correspond à une demande sociétale et qu’elle garantit une production plus régulière que le bio » renchérit François Rigaud, en charge de la filière vins d’Agromousquetaires.
Le distributeur a illustré le 25 septembre cette montée en puissance en invitant au domaine Waegell, à Nothalten dans le Bas-Rhin. Informés de la démarche par leur négoce en 2017, certifiés HVE en 2018, Joël et Florian Waegell touchent à présent une prime de 10 % du prix de base sur la totalité des apports tirés de leurs 15,7 ha. Cette rémunération supérieure doit compenser des surcoûts induits par le cahier de charges HVE, mais aussi celui un peu plus restrictif que la réglementation en matière de produits phytosanitaires, voulu par leur acheteur, la maison Hauller à Dambach-la-Ville. Le négoce trouve dans les magasins Intermarché un débouché pour 85 % des 9,1 millions de cols qu’il embouteille par an à partir d’achat de vrac et des 450 ha qu’il vinifie. « En 2019, notre unité travaillera la vendange de 64 ha certifiés HVE exploités par huit viticulteurs. En 2020, ce seront 90 ha apportés par 23 livreurs et en 2021 nous grimperons à 350 ha pour 93 viticulteurs » annoncent Joël Spies directeur et Frédéric Tappe, responsable technique de la maison Hauller.
Le négoce alsacien fournit actuellement quatre des neuf références HVE de la gamme Expert club. Identifiés par une étiquette et une collerette spécifique, ces vins constituent pour l’instant une gamme supplémentaire. Mais elle est appelée à se substituer progressivement et rapidement en rayon aux vins conventionnels. Leur prix de vente consommateur est en moyenne de 14 à 16 % plus élevé que le vin conventionnel comparable. La référence bio équivalente est 30 % plus cher. « Six mois après son lancement, notre référence en Bordeaux HVE se vend presque aussi bien que le vin bio équivalent. L’IGP syrah-grenache fait déjà jeu égal » signale encore Nisha Mayuran.