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Le château Figeac prend des coups et les rend bien
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Du ténement au vin de table
Le château Figeac prend des coups et les rend bien

Défendant ses droits en appel, la propriété bordelaise n’a pas épargné son adversaire, le château Cormeil-Figeac, qui a répondu avec autant de virulence. Des positions irréconciliables qui seront tranchées par la cour ce 29 octobre.
Par Alexandre Abellan Le 18 septembre 2019
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uerelle de voisinage. Distants d’un peu moins d’un kilomètre sur les croupes de Saint-Émilion, les châteaux Figeac (premier cru classé) et Cormeil-Figeac (grand cru) n’étaient plus séparés ce 17 septembre que par de virulentes invectives jaillissant de part et d’autre des travées de la cour d’appel de Bordeaux.

« Nous étions certainement les seuls viticulteurs qu’il n’eut jamais fallu attaquer, parmi la série de procès que vous avez intentée depuis plus de dix ans. Pour essayer de capitaliser sur la peau de chagrin qu’il vous reste de Figeac » invective l’avocate Caroline Lampre, défendant les noms des châteaux Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac (propriété de la famille Moraud). Les deux domaines se revendiquant à 100 % de leur assiette foncière sur le ténèment historique de Figeac, constitué à l’origine de 200 hectares de vigne, avant de se réduire à 38 ha plantés du château Figeac, à la suite de ventes successives.

Créations marketing

« Les noms Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac reposent sur du vent. Ce sont des rattachements illégitimes à Figeac. Des créations marketing qui ne reposent sur rien, sans justificatifs de toponymie » tacle l’avocat Vincent Fauchoux, en défense du château Figeac (famille Manoncourt). Dénonçant des arguments fantaisistes, il souligne la volonté des châteaux Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac de se faire passer pour des seconds vins du premier grand cru classé : « c’est une tromperie manifeste de laisser croire qu’il y a eu un rattachement historique, alors qu’il n’en est rien ! »

Jugement de Salomon

En novembre 2016, cet argument de tromperie du consommateur a été validé par le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux, qui a ordonné la nullité des marques châteaux Cormeil-Figeac et Magnan-Figeac pour déceptivité et illicéité. Mais si le droit privatif du château Figeac sur son nom a été reconnu en première instance, les juges ont renversé la situation avec un surprenant jugement de Salomon. Les magistrats ont également répondu aux demandes de la famille Moraud, demandant la nullité de la marque château Figeac au vu de son incapacité à démontrer des vinifications séparées entre ses différentes marques et cuvées (cliquer ici pour en savoir plus).

Ce jugement a été suspendu avec la procédure d’appel, qui rendra son délibéré ce 29 octobre. Le verdict tombera alors que la réouverture du classement des vins de Saint-Émilion pour 2022 sera proche, étant à l’ordre du jour pour cette fin d’année. « Château Figeac était récemment pressenti pour rejoindre le pinacle des grands crus classés A » glisse maître Vincent Fauchoux, soulignant que le millésime 2000 du premier cru classé a été servi au G7 de Biarritz.

Quand on fait du vin de table, on est bien mal parti [pour le classement]

L’évocation de cette dégustation par les grands de ce monde n’a visiblement pas impressionné maître Caroline Lampre, pour qui la stratégie du château Figeac est simple : gagner le monopole du nom Figeac pour valoriser davantage ses vins et « être nécessairement mieux placé pour le prochain classement, qui est la toile de fond de cette affaire. Seulement, quand on fait du vin de table à 100 hectolitres/hectare, on est bien mal parti… » lance l’avocate. Révélant l’une des découvertes d'une procédure civile réalisée par des gendarmes au château Figeac ce 27 juillet : la production de 210 hectolitres de vins de table en 2006 et 2007, dont l’utilisation est restée floue faute de justificatifs.

Des éléments « farfelus » que le défenseur du château Figeac n’a pas souhaité commenter. Précisant seulement que « couper des vins est la pire injure que l’on puisse faire à un grand vin de Bordeaux, on peut ruiner sa réputation et le faire finir en une du Financial Times ». Contacté par Vitisphere, le château Figeac précise qu'« en 2006 et 2007 le rendement ayant dépassé celui autorisé, le supplément a été exceptionnellement déclaré et vendu en vin de table, en conformité avec la réglementation, cela a été parfaitement accepté par les Douanes ». Précisant avoir apporté la traçabilité de ces lots dans la procédure écrite, la propriété ajoute ne pas souhaiter « communiquer en cours de procédure et attendre l’arrêt de la Cour d’Appel avec sérénité ».

Pour changer de l'animosité étalée de part et d'autre lors de cette virulente audience.

 

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