out juste votée, la position est catégorique : le Bureau National Interprofessionnel du Cognac s’oppose à l’implantation d’un vignoble dédié au brandy français sur son vignoble. « Il y clairement un risque d’usurpation de notoriété de notre appellation et de création d’un vignoble industriel qui ne suit pas nos récents engagements environnementaux » précise à Vitisphere un membre du bureau du BNIC.
Mais à entendre la filière française des brandies, cette décision n’a aucun impact. « Il n’a jamais été question d’implanter un vignoble de brandy français dans les vignobles de Cognac et d’Armagnac. Ce sont des esprits chagrins qui ont lancé cette rumeur » rétorque Jérôme Royer, le président de la Fédération Française de Brandy (FFB, réunissant 40 membres pour 90 % de la production nationale). Le négociant charentais ajoutant qu’il serait « économiquement injustifié de créer une telle filière spécialisée à Cognac au vu des cours actuels… » Prospère, le Cognac ne semble pouvoir laisser de place à aucune autre filière sur ses terres.
Après un été marqué par les révélations du Figaro sur des fraudes et francisations d'eaux-de vie géorgiennes, la filière française du brandy s’est faite particulièrement discrète. Et milite pour la création d’un code douanier européen spécifique pour permettre de mieux suivre les volumes et construire sa filière. La FFB travaille toujours à la création de son indication géographique « Brandy de France » avec l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) et la Direction Générale de la Répression des Fraudes (DGCCRF). « Nous sommes depuis 2011 sur ce dossier, pour codifier une pratique historique. Le graal serait la présentation d’un cahier des charges finalisé au conseil national de l’INAO d’ici la fin de l’année » reconnaît Jérôme Royer.