etoqué en 2014 par ses autorités de tutelle, le projet de cahier des charges « Brandy Français » n’a pas pu être déposé à temps pour intégrer la liste d’indications géographiques fixée par le règlement européen 110-2008 (la limite d’inscription était fixée à février 2015). Reprenant sa copie, la Fédération Française de Brandy (FFB) la corrige depuis avec le soutien des administrations, avançant petit à petit vers une version recevable. « Il a fallu construire un cahier des charges codifiant cette activité ancienne (distillation, vieillissement, assemblage, finition…) et la préservant (causalité et points de contrôle…), tout en prenant en compte les difficultés et enjeux d’approvisionnement » explique Jérôme Royer, le président de la FFB (qui réunit 36 opérateurs, pour 390 000 hectolitres d’alcool pur produits annuellement).
Conformément à la législation nationale sur le « made in France », un brandy français serait élaboré à partir de 50 % au moins d’eau-de-vie de vins français. Toutes les étapes d’assemblage, de vieillissement et de finition seraient obligatoirement réalisées en France. Désormais sur le point d’aboutir, le cahier des charges doit bientôt être transmis à l’INAO, puis au Ministère de l’Agriculture et sera instruit par Bruxelles.
A terme, l’objectif de cette IG est de se développer à l’export, comme un complément de gamme ouvrant les portes aux eaux-de-vie de vins d’appellation (Armagnac et Cognac). Les brandies en France, « ce sont aujourd’hui 200 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. A 99 % à l’export et qui reviennent à une balance nette comme la France n’importe quasiment pas de brandy. On veut capitaliser sur notre savoir-faire, notre matériel et nos capacités de stockage » ajoute Jérôme Royer, glissant que son grand-père en produisait dès la fondation de la maison de cognacs Royer (groupe Picard).
En attendant, l’utilisation du terme brandy français est tolérée par les Fraudes, le temps de la procédure de reconnaissance. « Il y a un vide juridique, on espère que le dossier avancera rapidement » conclut Jérôme Royer.
Le terme brandy vient du néerlandais « brandejwine » ou vin brûlé.