a CMC, carboxyméthylcellulose ou gomme de cellulose, a été autorisée en 2009 par la commission européenne pour stabiliser les précipitations tartriques des vins blancs, mousseux, rosés et rouges.
« L’OIV avait émis un avis favorable sur l’utilisation de cette gomme uniquement sur les vins blancs et mousseux » rappelle Marie-Madeleine Caillet, experte à la délégation française de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin. Un avis non pris en compte à l’époque par l’Europe puisque l’OIV n’était pas l’organisme de référence européen en œnologie.
Mais pourquoi pas sur les rosés et rouges ? La CMC réagit avec les polyphénols en créant un trouble important, ce qui rend inutile son application sur vins rouges. Par manque d’essais ou de résultats en 2009, l’organisation a également étendu son avis défavorable aux vins rosés.
Depuis deux ans, l’OIV est devenu l’organisme de référence européen pour la filière vigne et vin. « La commission européenne s’appuie pleinement sur nos avis et applique nos recommandations » explique l’experte.
En conséquence, la commission européenne va donc suivre la recommandation initiale de l’OIV de 2009 et interdire l’utilisation de la CMC sur les vins rosés.


« Nous avons demandé à l’OIV de modifier son avis et d’inclure les vins rosés puisque les professionnels se sont appropriés cette pratique qui est efficace et couramment employée aujourd’hui » explique Marie-Madeleine Caillet. « Mais cela n’a pas été pris en compte ».
Avec quatre laboratoires œnologiques de Provence et du Languedoc, l’experte et son équipe ont fait analyser 150 vins rosés français stabilisés à la CMC pour prouver par analyse à l’OIV l’efficacité et la non-toxicité de cette gomme. « Il nous faut des arguments solides pour démontrer que cette pratique est largement utilisée et qu’elle fait ses preuves » indique Marie-Madeleine Caillet « L’Italie et l’Espagne vont réaliser ses mêmes analyses sur leurs vins et nous espérons que cela progresse au niveau de l’OIV ».


Mais les délais vont être longs et dépasseront la date butoir du 7 Décembre prochain. « Je suis confiante sur ce sujet, cette interdiction, purement administrative, devrait être seulement provisoire » confie-t-elle.
Dans l’attente d’un retour de l’OIV, des alternatives devront être choisies pour 2019.
La dose maximale autorisée pour l’emploi de la CMC sur vins blancs est de 10 g/hL. « Dans le cas des vins mousseux, lorsqu’on ajoute la CMC au tirage, on en perd ensuite une partie à la prise de mousse. » détaille l’experte. « Pour compenser cette perte, l’OIV va valider la dose de 20 g/hL dans le cas des mousseux élaborés en méthode traditionnelle. ».