éunis ce premier juillet, les 28 membres du conseil d’administration de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB) ont reconduit Hervé Grandeau à sa présidence, son premier mandat touchant à sa fin. Avec 21 voix pour, 4 abstentions et 3 voix pour des candidats ne s’étant pas présentés à ce poste. Nette, cette réélection à bulletin secret s’appuierait sur un sentiment d’injustice face aux contrôles administratifs et aux condamnations judiciaires essuyés par le vigneron bordelais.
Ce 27 juin, Hervé Grandeau a été condamné à six mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende, dont 20 000 € avec sursis, par le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux pour « tromperie sur la nature, la qualité substantielle, l’origine » ainsi que la corruption de 5 900 hectolitres de vins entre 2010 et 2014. Soutenu dès le lendemain, le 28 juin, par l’assemblée générale du syndicat des AOP Bordeaux et Bordeaux Supérieurs (dont il a été le secrétaire et le président), Hervé Grandeau est présenté par une partie du vignoble comme le bouc émissaire d’exigences réglementaires déconnectées des réalités. Ses partisans soulignent qu’il n’a pas mis en danger les consommateurs ou utilisé de vins extérieurs à sa propriété ou au bordelais. Epinglés par la Direccte*, les faits reprochés reposent essentiellement sur un manque de traçabilité, découlant de l’absence de registres.
Contacté, Hervé Grandeau ne souhaite pas commenter pour l'instant.
* : Dont les inspecteurs reconnaissaient, lors de l'audience du 20 juin, avoir ciblé Hervé Grandeau pour ses mandats d’élu du vignoble, suite à la lecture d'un article de l’Union Girondine de 2011 faisant état de vendanges bordelaises de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d'Origine Contrôlées (CNAOC).
Expiré ce 8 juillet, le délai d'appel n'a pas été utilisé par Hervé Grandeau, qui ne se pourvoit pas en deuxième instance. Le parquet général peut quant à lui interjeter appel jusqu'au 18 juillet prochain.