eront-ils une des tendances marquantes de la consommation chinoise dans les prochaines années ? Aux dires de certains opérateurs, il ne fait pas de doute que les vins de fruit (c’est ainsi que sont baptisés les vins aromatisés aux fruits en Chine) marqueront le futur du marché chinois. « Et ce ne sera pas une simple mode comme on a pu le voir avec les BABV en France » ajoute un opérateur.
Sur la World Bulk Wine Exhibition Asia, un seul opérateur de vins de fruit est présent. Il s’agit de Shungchang Yan qui y fait déguster différents vins dont un blanc aromatisé au litchee et un liquoreux aromatisé à la prune. Etablie depuis 22 ans dans la région de Guangzhou, l’entreprise s’est lancée sur le créneau d’abord pour des raisons économiques. « C’est une région où la production de fruits est très importante et diversifiée. Les volumes sont supérieurs à ce que le marché du frais peut absorber, c’est pourquoi le gouvernement est attentif à ce que des activités de transformation se développent comme la production de confiture, de jus et… de vin » explique Kenneth Lam, directeur de Shungchang Yan. L’entreprise a investit dans des techniques modernes, approuvée par l’OIV, précise-t-il.
La cible de ces produits est toute trouvée. « C’est la jeune génération chinoise née dans les années 1990-2000. C’est une génération qui voyage, qui est internationale. Ils sont plus ouverts que les autres générations pour les nouveaux produits » explique Kenneth Lam. Par ailleurs poursuit-il, les vins de fruits ont un argument qui fait mouche dans la culture chinoise : ils ont un intérêt pour la santé. « Le vin de prune est bon pour l’estomac, celui à la myrtille est favorable pour le foie car il est riche en tannins… » indique Kenneth Lam. De quoi sans doute faire perdurer l’intérêt des consommateurs au-delà du simple effet de mode.
Si pour l’instant, les vins de Shungchang Yan sont commercialisés uniquement en bouteille. « Nous sommes présents pour expliquer que nous pouvons aussi les distribuer en vrac » précise Kenneth Lam. Bien sûr reconnaît-il, tous ne peuvent pas l’être. « Le vin de litchee est par exemple trop sensible à l’oxydation ».
Pour l’instant, l’essentiel de la production de Shungchang Yan est vendue en Chine. Mais l’entreprise fait un peu d’export vers la Pologne, le Portugal, la Russie, l’Amérique du Nord, la Taïlande, Hong-Kong, Macau et Singapour. Et, Kenneth Lam, n’exclut pas de se développer davantage en Europe Occidentale. « J’ai fait déguster les vins de litchee en France. Les retours sont bons, notamment pour une consommation à l’apéritif ! ».