La date de taille peut-elle être utilisée pour s’adapter au changement climatique ? » s’interroge Nathalie Ollat, directrice de l’UMR Ecophysiologie de la vigne à l’INRA de Bordeaux. Pour répondre à cette question, la chercheuse a présenté une étude australienne.
A l’autre bout du monde, des chercheurs ont taillé de la Syrah et du Cabernet Sauvignon à cinq dates différentes entre le début de l’hiver et jusqu’au stade quatre feuilles étalées. Deux dates sortent du lot : le débourrement et l’apparition de la première feuille. En taillant à ces stades, les chercheurs ont retardé la maturité de deux semaines pour cabernet sauvignon et trois semaines pour syrah.
« Malgré cela, il n’y a pas eu d’effet marqué sur la qualité de la vendange », commente Nathalie Ollat. Mais regardant en détail l’étude, on s’aperçoit que la composition des moûts est différente. L’acidité totale de la syrah et la concentration en tanins des deux cépages sont augmentées sur les vins des vignes taillées plus tardivement. Selon les chercheurs, en retardant la taille de certaines parcelles, on obtient des maturités plus espacées dans le temps. Les vignerons peuvent ainsi étaler la période des vendanges.