’août 2018 à janvier 2019, les échanges de vrac de vin blanc sec IGP Côtes de Gascogne se sont élevés à 99 275 hectolitres, pour un cours moyen de 90 euros par hectolitre. Soit des hausses de 11 % en volume et de 8 % du cours moyen par rapport aux cinq premiers mois de 2016-2017 selon les contrats enregistrés par l’Interprofession des Vins du Sud-Ouest (IVSO). Levant une partie des craintes régnant après les généreuses vendanges 2018, cette tendance qui témoigne d’un marché actif, où les prix se raffermissent.
« On est encore sur le début de la campagne. Aujourd’hui, la moitié du marché est passée, on est à mi-parcours : la vision est encore partielle » commente prudemment Olivier Dabadie, le président de la section interprofesionnelle de l’IGP Côtes de Gascogne. Pour le viticulteur, « l’enseignement de ce début de campagne est la progression des prix. La tendance haussière est un bon signe. On voit que ce n’est pas de la gestion de stocks. Les blancs fonctionnent bien grâce à leur profil aromatique spécifique qui est recherché par les négociants. »
Mais dans le vignoble gersois, les cours constatés avoisineraient plutôt les 75 euros/hl rapporte le courtier François Tarrit, qui y voit plutôt une bonne chose. « Un décrochage à la baisse des prix était nécessaire. Il fallait se repositionner pour redevenir compétitifs » estime le courtier. « Un tel cours me semble extrêmement bas, je n’en ai pas entendu parler et je ne pense pas que le marché soit là… » pondère Olivier Dabadie. Se basant sur les cours officiels de l’ensemble de la Gascogne, le vigneron souligne que « les belles qualités ont été réservées rapidement à de bons prix. Il reste la moitié des volumes, qui pourraient connaître une baisse des cours, mais pas aussi importantes. »


Exploitant un domaine de 160 hectares (pour moitié en IGP et pour moitié en vin de France), le viticulteur Laurent Morel commercialise toute sa production en vrac via le courtier François Tarrit. À 75 €/hl, il estime que « le pourcentage de rendements en plus de 2018 sera rattrapé par la baisse des cours. Ça reste rentable. » Serein, Laurent Morel confirme que « les marchés récurrents sont revenus, présents au rendez-vous comme d’habitude. Désormais il faut chercher de nouveaux clients pour mes 10 % de volumes restants. ». « Il y aura des opportunités à l’export : ça va venir. Actuellement, les marchés se trouvent pour la Gascogne » juge son courtier, qui atteste du succès du profil aromatique de l’IGP Côtes de Gascogne.
Bien identifié, ce vin blanc réussit à se distinguer du tout venant qui fait le gros du vrac mondial. « Le produit est bien installé et atteint sa maturité. Il a résisté » se réjouit Éric Lanxade, le directeur commercial de Caves et Vignobles du Gers (CVG). Premier opérateur du vrac gascon, l’union coopérative estime avoir réalisé 90 % de ses ventes et avec des cours maintenus grâce au développement de produits innovants. Comme un sauvignon blanc aromatique avec un degré d’alcool bas (10,5 °.alc) ou des assemblages originaux de cépages internationaux (sauvignon blanc et chardonnay) et autochtones (gros manseng et colombard).
S’inspirant du modèle néozélandais, Éric Lanxade estime que l’IGP Côtes de Gascogne a réussi à se positionner comme « la fenêtre de fraîcheur de l’Occitanie ».