ocorico ! La France devrait retrouver son rang de premier producteur de plants de vigne que l’Italie lui avait ravi ces derniers temps. Cette année, les pépiniéristes français ont mis 232 millions de plants en œuvre et leurs collègues italiens seulement 190 millions selon des chiffres communiqués par FranceAgriMer et par la Fédération française des pépiniéristes viticoles lors du congrès de ce syndicat le 25 octobre à Beaune.


Mais la partie n’est pas encore totalement jouée. Il reste à connaître les taux de reprise pour savoir si la France mettra bien plus de plants en marché que l’Italie. Or, selon Eugenio Sartori, le directeur général de VCR, de loin le principal producteur italien, le taux de reprise est exceptionnellement élevé cette année de l’autre côté des Alpes.
Comparées à l’an dernier, les mises en œuvre sont pratiquement stables en France (-1%). Sans les Charentes, elles seraient en baisse. En effet, la production d’ugni blanc connaît une forte hausse au point que ce cépage est devenu le plus multiplié avec 26,9 de greffages, devançant le chardonnay (26,1 millilons) et le merlot (21,7 millions). Dans le même élan, la région Nouvelle Aquitaine est devenue la première productrice de France devant Paca qui tient habituellement cette place. Deux conséquences de l’accroissement et du fort renouvellement du vignoble de Cognac.


Cette offre répondra-t-elle à la demande ? Les pépiniéristes sont bien en peine pour répondre. Certains prévoient que les viticulteurs seront prudents, les cours étant en baisse, et qu’ils vont remettre à plus tard le renouvellement de leur vignoble après cette année généreuse où même les vieilles vignes ont bien produit. D’autres parient qu’au contraire, ils voudront planter comme les revenus sont bons.
Si le marché français paraît incertain, l’export est très bien orienté. « Depuis trois ans, nous inversons la tendance : nous redressons la barre en Europe et au grand export », expose Miguel Mercier responsable de la commission export de la FFPV.


Entre 2016 et 2017, le chiffre d’affaires export de la pépinière française est passé de 12,4 à 14,4 millions d’euros. « Cette année, nous serons à 20 millions d’euros. Et, en 2019, nous progresserons encore compte tenu des commandes qui sont déjà signées », prédit Miguel Mercier. Les pépiniéristes français ont décroché des marchés en Russie, en Argentine et en Ouzbékistan. Ils espèrent aboutir très rapidement au Japon.