menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Le casse-tête du juste prix à Bergerac
Le casse-tête du juste prix à Bergerac
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

1 100 €/tonneau
Le casse-tête du juste prix à Bergerac

Alors que la filière périgourdine espérait voir la crise de 2013 derrière elle, 2017 amène un nouveau lot d’incertitudes sur ses commercialisations et la pérennité de ses entreprises.
Par Alexandre Abellan Le 01 février 2018
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le casse-tête du juste prix à Bergerac
S

ans pincettes, la récolte de 2017 conduit le vignoble de Bergerac dans une « situation catastrophique » répète à la tribune Paul-André Barriat, le président de l’Interprofession des Vins de Bergerac et de Duras (l’IVBD), devant son assemblée générale ce 26 janvier. Avec 344 000 hectolitres déclarés, la vendange 2017 est en baisse de 41 % par rapport à la généreuse récolte 2016. Mais si les stocks de rosés, de blancs et de moelleux sont en tension (avec des disponibilités respectives de 15, 17 et 18 mois de commercialisation), les volumes de rouges pèsent et témoignent de marchés peu demandeurs (avec 27 mois de disponibilité).

Ce début de campagne 2017-2018 suit cependant de bonnes tendances, avec une avance des contrats en vrac et bouteilles. 33 000 hectolitres de Bergerac rouge ont été échangés au 31 décembre, soit une hausse de 65 % par rapport à la campagne précédente. « D’accord le négoce sécurise ses achats, mais avec des perspectives de reprendre des parts de marché perdues lors du petit millésime 2013 » espère à haute voix Vincent Bergeon, le directeur de l’IVBD. L’interprofession note d’ailleurs « une hausse des cotisations suite au passage définitif de la crise des ventes de 2013 » rapporte Marc Lecomte, le président de la fédération du négoce de Bergerac.

Éviter à tout prix d’agir comme en 2013/2014

« Cette demi-récolte 2017 vient casser une reprise effective que l’on percevait depuis quelques mois et va mettre en difficultés de très nombreuses entreprises » renchérit Paul-André Barriat, qui reconnaît que si les aides mises en place ne seront pas suffisantes pour passer le coup dur, elles ont le mérite d’exister. L’ambitieux plan stratégique pour enrayer les pertes de surface en Bergerac a en effet été revu d’urgence pour devenir le Plan d’action suite au gel (PAsSAGe), avec une dotation de 410 000 euros.  Pour l’IVBD, l’enjeu est de ne pas retomber dans une hausse trop forte des cours et ne plus se déconnecter des marchés (Bergerac affichant en 2016 un petit 9 % de ses ventes à l’export).

« Sachons rester raisonnables » plaide Paul-André Barriat. Comme fatiguée d’avance par une nouvelle crise, le bureau de l’IVBD tendait à se projeter sur l’après coup dur, misant sur la réflexion en cours sur la segmentation de l’appellation (qui est débattue pour les Côtes de Bergerac, avec un travail à venir d’identification des villages) et sur son positionnement touristique (avec le lancement en 2019 de la maison du vin et du tourisme au cœur de Bergerac, l’actuel siège de l’IVBD accueillant l’office du tourisme de la Communauté d’Agglomération de Bergerac).

Vils prix

En conclusion de l'assemblée générale, des vignerons n’ont pas manqué de réagir à cette vision de long terme, lui reprochant d’oublier la situation actuelle, marquée par des cours jugés trop faibles. « Comment est-il possible pour un domaine de vivre dignement avec un tel prix du tonneau et une petite récolte ? » interpelle ainsi un producteur dans la salle. Actuellement, le Bergerac rouge avoisine les 1 100 euros le tonneau, ce qui est toujours 20 % plus élevé que le cours d’il y a un an, mais reste bien en deçà du coût de revient estimé à 1 200 €/tonneau.

« On est d’accord, l’enjeu c’est de produire et valoriser » tempère Paul-André Barriat. « Le problème, c’est clairement le rouge » assène Éric Chadourne, le nouveau président de la Fédération des Vins de Bergerac et Duras. « Nous sommes sur un marché de grande distribution. C’est une guerre qui se remporte avec l’utilisation de réducteurs de prix » explique le coopérateur, appelant le négoce à soutenir la viticulture, notamment en réflechissant à des contrats pluriannuels. « Les négociants ne sont qu’un maillon de la chaîne » rétorque un metteur en marché bordelais, dont une cuvée vient d’être déréférencée par un réseau national de la grande distribution pour une augmentation de quelques centimes.

« La valorisation des produits, ce n’est pas un sujet simple. Un cours de 1 100 à 1 200 €/tonneau peut être une base, mais attention à ne pas faire comme en 2013… » conclut Paul-André Barriat.
 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé