aptisé « adapter la production agricole aux besoins des marchés et des transformateurs », l’atelier numéro 6 des États Généraux de l’Alimentation vient d’affirmer « la volonté de donner davantage de pouvoir aux interprofessions en leur demandant d'y intégrer toute la filière. Pour la filière viticole, l'attente pourrait être donc d'intégrer davantage de membres au CNIV : cavistes, grande distribution, consommateurs, etc. Au vu du conservatisme et de la rigidité de la filière viticole, je doute que les choses se passent comme cela » résume un syndicaliste agricole ayant pris part à ces réflexions transversales à plusieurs filières.
Ce diagnostic est confirmé par la récente déclaration du Comité National des Interprofessions des Vins à Appellation d’Origine (CNIV), pour qui les interprofessions doivent rester fermées aux distributeurs. Une prise de position intransigeante qui a fait bondir le Syndicat des Cavistes Professionnels, mais qui ne devrait pas s'infléchir alors que le vignoble et le négoce travaillent, en interne, sur un plan de filière. Ces propositions n’ont pas fait consensus lors des réflexions transversales des États Généraux de l’Alimentation, la démarcation étant nette entre la profession agricole souhaitant garder son près carré, et les autres acteurs souhaitant y entrer.


Dans la fiche conclusive de l'atelier 6, le groupe de travail national préconise « dans les six mois » de « créer un espace d'échanges avec les associations de consommateurs agréées » et de « privilégier l'intégration de tous les maillons de la filière, en particulier de la grande distribution dans les interprofessions ». Mais dans les deux cas, « la formulation ne fait pas consensus ». Pour la place des consommateurs, « certaines parties prenantes souhaitent une intégration directe des représentants des consommateurs dans les interprofessions ». Tandis que pour les distributeurs, « certaines parties prenantes préfèrent une rédaction similaire à celle utilisée pour les représentants des consommateurs, d'autres souhaitent une affirmation plus explicite d'un élargissement ».
Pourtant, le constat reste partagé : « la nécessité de co-construire des liens positifs » soulignent les rapporteurs de l’atelier 6, pour qui tout l’enjeu est désormais de « pérenniser l'état d'esprit de ces États Généraux ». L’ambiance de débat ne devrait pas disparaître alors qu’il est proposé de mettre en place « des contrats-types et des clauses-types adaptés à chaque filière pour développer la contractualisation ». Un projet sous douze mois, qui divise au sein de l’atelier 6, mais qui intéresse au sein de la filière vin (cliquer ici pour en savoir plus sur le projet de contrat de commercialisation).