La question se pose de la « longueur » de l’interprofession ? Faut-il que la distribution soit présente ? Le Cniv rappelle qu’une interprofession ne peut être composée que de membres ayant un intérêt fort et permanent aux produits à laquelle l’interprofession se rapporte. Or, cela ne peut pas être le cas de la grande distribution ou même des cavistes pour la filière vitivinicole ». C’est par ces deux phrases, écrites dans le journal interne de l’organisation daté de septembre/octobre et consacré aux États généraux de l’alimentation, que le Cniv a provoqué la colère du Syndicat des cavistes professionnels. Il semble que le sang de leur président, Yves Legrand, n’est fait qu’un tour, le poussant à prendre la plume pour rédiger un courrier daté du 18 octobre et adressé à Jean-Marie Barillère, président du Cniv.
Yves Legrand s’y étonne que le Cniv exclut les cavistes de toute évolution institutionnelle de la filière viticole et dénonce l’amalgame fait entre les cavistes et la grande distribution, ce qui « explique pourquoi la filière viticole est dans de telles difficultés. Nous espérons grandement qu’il ne s’agit que d’une mauvaise interprétation de notre part de vos propos et comptons sur votre déclaration dans ce sens ». Pour le président des cavistes, une « filière sans extrémité n’est pas une filière complète et en rejetant ainsi les cavistes vous menacez la filière viticole d’obsolescence, à moins que vous ne choisissiez de façon délibérée de ne privilégier le seul export ».


Le président du Syndicat des cavistes professionnels revient en détail sur le rôle des cavistes dans la création de la valeur ajoutée et le maintien de la diversité vigneronne. « Notre savoir-faire s’appuie sur une réalité du terrain et une vision globale et transverse des problématiques posées par le produit vin que vous semblez ne pas apprécier à sa juste valeur ». Et de conclure : « il serait temps que nous discutions de Conseil d’administration à Conseil exécutif pour que vous saisissiez bien l’ampleur du rôle que nous tenons pour vos appellations et vos ressortissants ».
Pour le Cniv, les écrits parus dans les Echos du Cniv, sont en alignement avec le fonctionnement des interprofessions viticoles. "Le fait de dire que certaines personnes n'ont pas vocation à s'intéresser de manière prépondérante et permanente aux interprofessions, ne veut pas dire que le Cniv ne leur reconnaît pas l'attachement à la filière viticole".