près les Grands Chais de France, le groupe Castel Frères rentre officiellement dans le match des Crémants de Bordeaux en dévoilant la déclinaison effervescente de sa marque Malesan. N’existant jusqu’à présent qu’en rouge et rosé, cette gamme bordelaise s’étoffera d’un crémant en avril 2017, juste après le salon allemand Prowein*. Ce crémant est produit par une filiale de Castel, le négociant Oenoalliance, sis à Beychac-et-Cailleau, le coeur de l’Entre-deux-Mers, et donc du vignoble blanc bordelais.
En s’attaquant au créneau de la bulle AOP (à défaut de pouvoir s'épanouir sur les IGP avec Roche Mazet), Castel ne cache pas ses ambitions purement stratégiques. Ayant réalisé des études auprès de consommateurs l’an passé, le groupe compte précéder l’explosion de la demande pour les crémants. Et participer à la structuration de l’offre en devenant le premier opérateur girondin.
Avec Malesan, le réseau visé est la grande distribution. En 2017, la marque compte se tailler la part du lion en commercialisant pas moins de 200 000 cols. « Ce qui représente déjà un tiers du marché Crémants de Bordeaux en GD France » claironne un communiqué. En 2019, Castel vise le million de bouteilles commercialisées. Mais sa vitesse de croisière serait fixée entre 2 et 2,5 millions de cols, une fois d’autres marques lancées à l’international.
Ce développement exponentiel devrait accentuer les enjeux d’approvisionnements serrés en crémants de Bordeaux. Sachant que le leader historique de la jeune AOC, la maison Célène (ex-Ballarin) plafonne à 1,4 million de cols et que le challenger Brouette (groupe Jaillance) vise 2,5 millions de cols à terme.
* : Qui avait servi cette année de rampe de lancement à la marque export Maison Castel.