a maison de négoce créée par Lionel Osmin s’est donnée pour ambition en 2010 de représenter tous les vins du Sud-Ouest, une première pour la région. Présente pour la première fois à Vinexpo, elle a fait une entrée remarquée avec sa gamme Le Conservatoire.
Actuellement composée de deux cuvées, elle met en avant des cépages oubliés ou méconnus de la région. Les noms s’affichent sur des étiquettes à la fois simples et énigmatiques : Ekigaïna et Abouriou.
La première, tirée à partir des quelques hectares qu’il reste de ce cépage, est une petite pépite. « En France, il doit rester 3 ha d’ekigaïna, estime Damiens Sartori, l’œnologue de la maison. Viticolement, ce cépage a pris les défauts de ses parents, le tannat et le cabernet-sauvignon, notamment en terme de pourriture. Il en reste donc très peu. Mais d’un point de vue organoleptique il est très intéressant, sans le côté minéral du cabernet sauvignon ou les notes aromatiques du tannat. » La vendange 2014 a permis d’en tirer quelque 1500 bouteilles.
Plus conséquente, la présence d’arbouriou sur environ 400 ha a permis d’élaborer 6000 bouteilles. « En Occitan, arbouriou signifie « qui démarre tôt ». Il arrive à maturité avant les autres, donne un vin très coloré avec des tanins assez présents. « Aujourd’hui, on arrive à maîtriser ces derniers pour donner un vin plus rond qui correspond mieux aux attentes du marché : des vins de caractère mais sans trop de complexité ». C’est tout l’intérêt de cette gamme, vendue autour de 10 euros chez les cavistes.
Si l’entreprise exporte près de 60% de ses volumes, elle réserve plutôt cette gamme à la France, pour un réseau de distribution pointu et exigeant : « Les cavistes et restaurateurs sont ceux qui vont raconter l’histoire de ce vin et de ce cépage aux consommateurs », assure Damiens Sarotri. Sans compter que les volumes restent confidentiels pour le moment.
Beaucoup de visiteurs se sont pressés sur le stand de Lionel Osmin et Cie : « C’est une véritable curiosité. C’est notre premier Vinexpo et les retours sont très positifs », se réjouit l’œnologue. Mais attention, il n’y en aura pas pour tout le monde !
[Crédit photo : Emilie-Anne Jodier]