lors que la campagne « ce qui va saouler les Français » semblait s'essouffler face aux signes de bonne volonté du gouvernement (notamment la position ferme du ministre de l'Agriculture, Stéphane le Foll en ce qui concerne la fiscalité des vins), l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie vient de raviver avec brio la flamme de la grogne vigneronne. Dans un interview au WineSpectator, le directeur général de l'ANPAA, Patrick Elineau, a estimé que « la censure imposée par le gouvernement aux dissidents en Chine et le cas de la censure de la pornographie et de la pédophilie en Australie [...] pourraient s'inspirer les Français pour mettre fin aux discussions sur le vin dans les médias ». Ce parallèle entre les sites web néo-nazis et pédophiles avec les réseaux sociaux parlant de vin a fait sortir Vin et Société de ses gonds. Président de l'association, Joël Forgeau s'est dit consterné par cet amalgame venant « d'une association reconnue d’utilité publique et agréée d’éducation populaire financée par l’Etat, l’Assurance Maladie et les collectivités locales ».
Face à cette stigmatisation, la filière a justement utilisé les réseaux sociaux pour faire connaître son indignation. Devant cette fronde, l'ANPAA vient de publier un communiqué de mise au point. Jugeant vaine la polémique déclenchée par les propos de sa direction, l'organisme précise qu'il s'agissait d'une remarque sur « l'implantation des sites à l’étranger ». Patrick Elineau faisant seulement « valoir que la technologie permet d’en interdire l’accès, ce que tout le monde sait ». Maintenant que « la publicité pour les boissons alcooliques sur Internet doit être limitée aux sites de producteurs », l'ANPAA se déclare « ouverte au dialogue [...] en dehors de tout esprit polémique ». Lors de son audition sénatoriale, Audrey Bourolleau (déléguée générale de Vin et société) regrettait cependant que « les associations de lutte contre l'alcoolisme refusent aujourd'hui catégoriquement que nous participions au financement d'une campagne d'information sur les repères de consommation, en prétextant qu'il s'agirait d'une incitation à la consommation ».
[Photo : Vin et Société]