a défense de l'image de marque du vin est un sujet rassembleur. Depuis sa mise en ligne jeudi dernier à 11h, le site cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr est visité et repris par toute la filière. Doublé du hashtag #çasaoule, cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr s'est imposé comme un site d'action et de mobilisation pour que le jus de treille ne soit pas « assimilé à une drogue, le vin serait jugé nocif dès le 1er verre ». 70 000 visiteurs s'y sont précipités la première journée, 150 000 sur le week-end, de l'opérateur à l'amateur tous s'emparent du sujet qui fâche : « cinq mesures envisagées contre le vin ». D'après les informations de Vin & Société, ces cinq dispositifs œnophobes (qui n'est pas un néologisme, comme le rappelait Jean-Charles Tastavy sur le blog l'Honneur du Vin) sont :
« - la taxation du vin au nom de la santé publique ;
- l'interdiction de parler positivement du vin dans les médias ;
- la radicalisation du message sanitaire ;
- le durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes ;
- l'interdiction de parler du vin sur Internet. »
La première mesure serait effective dès janvier 2014, les autres étant mises en place durant le premier semestre 2014. Vin et Société relevait ce vendredi que le plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives a été amendé en précipitation, avec la suppression d'une mesure clé (« retirer de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne »). L'association se félicitait de ce premier résultat, mais déplorait « cette pratique inédite et non respectueuse du débat démocratique ».
Sommés de clarifier la position gouvernementale, le Président de la République et le Premier Ministre n'ont pas donné suite à la campagne de Vin & Société. En déplacement dans le vignoble de Cahors ce 28 septembre le Ministre de l'Agriculture a cependant précisé qu'il n'y aurait « pas de nouvelle taxation sur le vin dans la prochaine loi de finances ». Si Stéphane Le Foll a toujours défendu cette position, il semble cette fois avoir pris un engagement ferme, répondant à l'emballement de toute une filière prête à en découdre pour sortir de l'incertitude qui dure depuis mai. Il reste à voir si l'instance interministérielle demandée par Vin&Société sera bien créée, pour que le deuxième secteur français à l'export n'appréhende pas chaque année le projet de loi des finances publiques. Pour se faire, Vin & Société maintient sa mobilisation, pour ouvrir le dialogue avec le Premier Ministre.