Si c'était de la vigne, nous n'aurions pas ce problème ! » s'exclamait le ministre de l'Agriculture, ce 14 septembre, devant six moutons détalant dans le jardin du ministère et échappant, momentanément, au contrôle de leur gardien, un chien border collie. Pour les Journées Européennes du Patrimoine, Stéphane Le Foll ouvrait ses portes à des bergers et leurs troupeaux, puisque « la particularité de l'Agriculture, c'est d'être un patrimoine vivant ». Ce week-end était également l'occasion de présenter le potager du ministère et son hôtel à abeilles, qui n'étaient pas seulement des animations pour les visiteurs, mais une illustration du concept à la mode rue de Varenne : l'agro-écologie, alliant respect de l'environnement et rentabilité de l'exploitation.
Se rappelant sa récente visite dans le vignoble bordelais, le ministre confiait « appuyer les démarches collaboratives de conduite viticole agro-écologique ». Soutenant la « stratégie de la filière, qui reste l'excellence avec une image forte, internationalement et nationalement* », Stéphane Le Foll souhaite la compléter par « des démarches agro-écologiques valorisantes ». Les chiens de berger ne devraient pas être nécessaires pour marquer cette orientation. L'enseignement viti-vinicole s'en empare en effet, que ce soit dans ses formations et travaux pratiques. Avec 16 hectares en viticulture raisonnée Terra Vitis, le domaine du lycée viticole de Bel Air en témoigne. Présentant ses vins au marché des lycées agricoles du Ministère de l'Agriculture, Rémi Jacquemain (directeur de l'exploitation), rappellait le double rôle de son outil pédagogique, qui permet aux élèves « d'appliquer les enseignements dans le cadre d'une unité de production représentative d'une entreprise privée, tout en travaillant sur les objectifs d'Ecophyto 2018 avec de nouveaux matériels de pulvérisation ».
* : le ministre a d'ailleurs répété son opposition à toute taxe comportementale appliquée aux vins.
[Photo de Stéphane Le Foll : Marion Delanchy (blog communication agroalimentaire)]