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"Je ne peux imaginer que le gouvernement de François Bayrou n’a pas profité de l’été pour bétonner le soutien au vignoble"
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Jean-Marie Fabre
"Je ne peux imaginer que le gouvernement de François Bayrou n’a pas profité de l’été pour bétonner le soutien au vignoble"

« À quelques jours d’un moment clé où le gouvernement risque de ne plus être aux affaires, la filière vin ne peut pas avoir de mauvaise surprise sur le déploiement des mesures et des budgets présentés en juillet » espère Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Qu’il s’agisse d’arracher des vignes, distiller des surstocks, promouvoir les vins à l’export, s’adapter au changement climatique…
Par Alexandre Abellan Le 03 septembre 2025
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'La rentrée doit être la rentrée de l’action' milite Jean-Marie Fabre. - crédit photo : DR
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ifficile de ne pas devenir désabusé quand on est un élu de la filière vin qui voit de nouveau arriver une période d’instabilité gouvernementale en France, avec son lot de gestion d’affaires courantes et de remaniements ministériels : « en permanence l’incertitude s’ajoute à difficulté » résume Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Pointant que le vignoble a présenté un diagnostic de crises conjoncturelles/structurelles et sa feuille de route arrachage/distillation/prix rémunérateurs/trésoreries pour en sortir mi-juillet à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, le vigneron de Fitou (Aude) estime qu’il faut sécuriser le soutien à la filière vin avant le vote de confiance du premier ministre, François Bayrou, devant l’Assemblée Nationale ce lundi 8 septembre.

« La rentrée doit être la rentrée de l’action » résume Jean-Marie Fabre, qui souligne l’ampleur de la crise actuelle : « dans toutes les zones viticoles françaises, quasiment personne ne peut échapper au contexte tendu sur la trésorerie, le climat, le commerce… On attend aujourd’hui des réponses à ce qui a été posé en début d’été. La plus courte des réponses est l’action. On a 6 jours pour tanquer les éléments budgétaires permettant de répondre aux enjeux conjoncturels et structurels. » La situation s’étant dégradée depuis juillet sur les marchés, avec une consommation touristique en berne pour la France, ou l’augmentation de 10 à 15 % des droits de douanes américains faut d’exemption.

Pouvoir mobiliser l’arrachage et la distillation dès l’automne

Citant Charles de Gaulle, "l’action, ce sont les hommes au milieu des circonstances", le président des Vignerons Indépendants appelle à des réponses. D’abord avec la finalisation européenne cet automne du paquet vin, l’évolution réglementaire ouvrant des outils de gestion de crise : « je n’ai pas de dogme, selon les besoins exprimés il faut pouvoir mobiliser l’arrachage et la distillation dès octobre ou novembre. Je ne peux imaginer que le gouvernement de François Bayrou n’a pas profité de l’été pour bétonner le soutien au vignoble en demandant et obtenant un engagement ferme de la Commission européenne pour mobiliser sur des mesures structurelles 200 à 250 millions d’euros des budgets de réserve de crise (sur la campagne s’achevant le 15 octobre puis celle à venir dès le 16 octobre à venir). À quelques jours d’un moment clé où le gouvernement risque de ne plus être aux affaires, la filière vin ne peut pas avoir de mauvaise surprise sur le déploiement des mesures et des budgets présentés en juillet. »

Négociations et compensations transatlantiques

Alors que la Commission européenne indique ce premier septembre ne pas avoir reçu de demande française, Jean-Marie Fabre ne peut imaginer que les choses n’avancent très rapidement. Y compris sur le volet transatlantique. Après la faiblesse européenne dans les discussions avec les États-Unis, il faut pour lui obtenir que la Commission fasse des vins un secteur prioritaire dans les futures négociations, pour obtenir son exemption douanière, et soutienne une reconquête de parts de marché avec un budget exceptionnel de 50 à 100 millions € pour financer de nouvelles actions promotionnelles à 80 % (les fonds sectoriels finançant annuellement 50 millions €/an d’aides à la promotion des vins français)..  « Aujourd’hui que nous entrons dans une phase d’instabilité politique, j’espère que le travail a été mené pour ne pas plonger davantage le vignoble dans la crise » résume Jean-Marie Fabre.

Destin climatique

Si gouverner c’est prévoir, le vigneron pointe qu’au-delà des défis économiques et géopolitiques, la France et l’Europe doivent également se projeter sur un « plan Marshall » d’adaptation du vignoble aux aléas climatiques. « Ce n’est plus une utopie, mais une nécessité de faire face à notre destin climatique. Ce qui sera demain notre performance ne se fera qu’à condition d’avoir la capacité d’amenuiser l’impact des aléas climatiques, d’approvisionner les marchés et de faire fonctionner les entreprises » souligne Jean-Marie Fabre, notant qu’au-delà des difficultés de trésorerie et de commercialisation, c’est le climat qui déstabilise le plus la filière et donc son avenir. Un message qu’il répète depuis quelques années aux premiers ministres et ministres de l’Agriculture qu’il rencontre et accueille dans le vignoble… Difficile de ne pas devenir désabusé quand on est un élu de la filière vin.

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