ublié cet été, le décret expérimentation de la mise en bouteille pour les vins d'appellations d'origine du Volume Complémentaire Individuel (VCI, une quantité de vin produite au-delà du rendement AOC autorisé pour être mis en réserve, rafraichissable et substituable, pour devenir commercialisable en complément de récolte d’une année déficitaire) acte la prolongation de 2024 à 2026 de ces essais de VCI et l’augmentation du plafond autorisé : de 10 à 25 hectolitres « par opérateur et par appellation sur l'ensemble des trois campagnes ». Ceci « en vue d'améliorer leurs conditions de conservation dans les vignobles où leurs volumes ne suffisent pas à remplir les cuves » explicite le texte. Mise en place depuis 2021 dans les vignobles du Beaujolais et de Bourgogne, cette expérimentation dérogatoire au dispositif VCI a de premiers éléments de bilan positif, comme « les volumes en augmentation démontrent l’intérêt des opérateurs pour cet outil mais que la limitation à 10 hl de vins conditionnés n’est pas adaptée et ne correspond pas à la réalité du terrain » rapporte à Vitisphere l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Mais l’essai n’a pas pu être pleinement conclusif, avec « une faible récolte 2021 n’ayant pas permis de conditionner des volumes conséquents ». Un manque de recul qui a poussé le comité national des vins d’appellation à donner un avis favorable à cette reconduction et ce renforcement indique l’INAO.
« Sur nos petites appellations, garder 50 à 60 litres n’est pas possible en vrac. C’est même qualitativement une hérésie » explique Thiébault Huber, le président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB), qui aurait « préféré l’autorisation et pas un maintien de dérogation maintenue. » Ce dispositif reste précieux pour le vigneron de Meursault : « tout outil qui permet dans nos cahiers des charges de mettre des vins de côté les bonnes années pour faire face aux déficits en cas de pépin est une bonne chose. La meilleure des assurances climatiques est de mettre en réserve du vin » lorsqu’il y en a.
Baisse des rendements et hausse des VCI
En Bourgogne, 52 Organisations de Défense et de Gestion (ODG) ont adopté la possibilité de recourir à un VCI (à l’exception de Meursault, Nuits-Saint-Georges ou Vosnes-Romanée) : presque « tout le monde a l’outil et peut le mobiliser ou non selon son souhait, en blanc comme en rouge » note Thiébault Huber, qui rapport que « de façon générale, les appellations de Bourgogne baissent leurs rendements pour mettre un place un VCI allant jusqu’au rendement du cahier des charges. Le VCI devient un outil de gestion. 2025 sera la première année où il sera autant mobilisable » en Bourgogne. La vendange 2025 s’annonce en légère hausse par rapport à 2024 ce début août.