a Déclaration récapitule mensuelle (DRM) était obligatoire pour les viticulteurs. La réforme des douanes de 2019 l’a aussi imposée aux négociants vinificateurs. Et la Bourgogne est allée plus loin, en étendant l’obligation aux négoces non vinificateurs, via un accord professionnel de 2022. Ainsi depuis trois ans le vignoble dispose d’un état précis de ses réserves par appellation. Quel bilan aujourd’hui? “Au niveau des Organismes de Défense et de Gestion (ODG), cet outil de pilotage est précieux. Je donne un exemple imaginaire. Si les chiffres indiquent, mettons, 22 mois de stocks à Volnay actuellement, on peut estimer que la récolte va nous propulser à 36 mois”, illustre Thiébault Huber, président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB). “Cela facilite grandement les décisions de nos ODG concernant les rendements, les volumes complémentaires individuels ou la limitation des nouvelles plantations”, observe-t-il. “Et à l’échelle d’un opérateur, cela permet de positionner ses propres réserves par rapport à son appellation, donc d'alerter sur d'éventuels sous-stocks ou surstocks”.


C’est sur cet usage personnel que Pierre Gernelle, directeur de la Fédération des Négociants-Éleveurs de Grande Bourgogne (FNEB), souhaite insister. “On observe que ces données sont peu connues ou peu utilisées par les opérateurs, alors qu’elles sont directement accessibles par tous sur notre logiciel de filière Demat’vin”, souligne-t-il. “Une consultation plus systématique de l’état des stocks pourrait contribuer à une fixation des prix plus en phase avec le marché”. D’autant que dans un contexte où les transactions en raisin et en moût deviennent prépondérantes, “l'état des stocks est connu dans la foulée des vinifications, ce qui rend possible une fixation des tarifs non seulement plus fine, mais aussi plus précoce.” Et Pierre Gernelle de préciser que “côté comptabilité, cela permettrait aussi d’affiner ses coûts de revient”.