our paraphraser Balzac, un mauvais accord vaut-il mieux qu’une bonne guerre commerciale ? Chers exportateurs de vins et spiritueux, vous avez encore quatre années de présidence Trump pour vous faire un avis, et en changer… Ce vendredi premier août, la baisse semble dite : vos bouteilles ne seront pas taxées 200 ou 30 %, mais 15 % à partir du 7 août : la confirmation est tombée dans la nuit, rien n’étant totalement sûr et prévisible… Tenant de saint Thomas, la Commission Européenne attend de voir et reste suspendue à l’écoute de la Maison Blanche. S’il y a eu un accord annoncé ce dimanche 27 juillet entre les deux parties, il semble déjà sous tension, et dissensions, de part et d’autre de l’Atlantique, mais aussi entre Européens. Faute de déclaration conjointe écrite, les observateurs, et négociateurs semble-t-il, n’ont qu’un accord de grands principes qui laisse sur sa faim, la liste des fameuses exemptions aux 15 %, le zéro pour zéro, n’étant pas finalisée : elle reste en négociation. Si la Commission répète vouloir y inclure les vins et spiritueux (les seconds seraient plus avancées que les premiers), pour l’instant rien n’est fait. Ni acté côté américain. Pour obtenir des avancées, faudra-t-il tendre l’autre joug ?
La mise en place de ces 15 % en suspens ne satisfait personne, étant supérieurs aux 10 % transitoires en place, étant alourdis par la dévaluation du dollar et ne levant pas vraiment les incertitudes qui pèsent depuis le début d’année sur le marché américain. Les exportateurs vers le marché américain craignent désormais les négociations sur leurs marges, laissant apparaître la possibilité de distribution à perte pour maintenir les flux commerciaux. Et les opérateurs qui n'expédient pas vers les Etats-Unis ne sont pas plus sereins, les volumes qui ne traverseront pas l'Atlantique formeront de nouveaux flux de vins en quête de commercialisation à tout prix... De quoi accentuer une concurrence déjà exacerbée et destructrice de valeur. Permettant encore d’espérer une amélioration, cet accord flou reste suspendu au bon vouloir d’un partenaire américain dont la politique du coup de menton ne laisse pas de place à la sérénité. Pour peu que cela soit un mot encore utilisable sous Trump 2 et son retour des taxes à tire Mar-a-Lago. Pour paraphraser Churchill, dans cette négociation l’Europe avait le choix entre un accord déséquilibré et une guerre commerciale, mais elle risque d’avoir le poids du déséquilibre doublé d’une guerre incertaine au moindre coup de pression de la présidence américaine pour obtenir un autre deal.