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uel imbroglio que cet accord commercial entre les États-Unis et l’Union Européenne annoncé ce dimanche 27 juillet par le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen pour éviter la mise en place de fortes taxes à l’importation des produits européens ce premier juillet aux États-Unis. La déclaration conjointe entre Washington et Bruxelles n’arrivant pas, les exportateurs de vins et spiritueux ne peuvent que jouer au jeu des 7 erreurs entre les déclarations de la Maison Blanche et du Berlaymont, pour constater que les deux parties ne semblent pas raccords sur leur propre accord, si ce n’est qu’il n’inclut aucune boisson alcoolisée dans sa liste d’exemption à zéro droit de douane.
Alors quoi, 15 % de droits de douane sur les bouteilles de bordeaux bourgognes, champagnes et cognacs dès aujourd’hui en attendant moins ? Lors d’une conférence de presse ce jeudi 31 juillet, Olof Gil, le porte-parole pour le Commerce de la Commission Européenne indique que « l'Union européenne sait parfaitement que les Américains mettront en œuvre ce plafond de 15 % de droits de douane. Nous savons également que les Américains vont mettre en œuvre les exemptions aux 15% telles que définies par Madame von der Leyen dimanche dernier. […] Les Américains ont pris cet engagement. Maintenant, c'est aux États-Unis de mettre cela en œuvre. La balle est dans leur camp et pour toute exemption supplémentaire, les négociations se poursuivent. » Dans la nuit, un ordre exécutif est tombé de Washington pour appliquer lesdits tarifs réciproques révisés, ce qui implique 15 % pour les vins et spiritueux, mais avec une exemption pour les produits actuellement sur l'eau et ceux expédiés dans les sept jours (avec une arrivée américaine avant le premier octobre). « Les entreprises disposent ainsi d'une fenêtre étroite, mais précieuse pour agir » indique dans une lettre à ses adhérents Ben Aneff, le président de l'Alliance américaine du commerce du vin (USWTA), qui se dit « conscient de l'incertitude que cela crée » alors que des négociations pour réduire à zéro ces taxes se poursuivent.
L'incertitude est partagée en Europe. Pour les vins et spiritueux, Olof Gil avance ce qu’il imagine plus qu’il ne sait concrètement ce 31 juillet : « la Commission continue à faire en sorte d'obtenir un maximum d'exemption, y compris pour des produits traditionnels comme les vins et spiritueux, qui ne seront sans doute pas couverts par le premier groupe annoncé par les Américains [pour le 1er août]. Donc ce secteur, comme d'autres, sera frappé des 15 % ». Questionné à nouveau, le porte-parole répète que l’« on continue des négociations avec nos partenaires américains. Notre objectif c'est d'avoir une exemption exception pour ces produits vins et champagne, spiritueux, etc. On comprend que ça ne va pas être dans la première tranche d'exemption du 1er août, mais on continue le travail et on essaie d'avoir un bon résultat dès que possible, comme dans d'autres secteurs économiques. » Si les vins et spiritueux sont soulagés d'échapper à la menace de droits de douanes élevés leur fermant l'accès au marché américain (leur première destination export en valeur), ces 15 % imposés pour une durée indéterminée les désavantage sur un marché valorisé où les marges vont sans doute être âprement négociées (d'autant plus que la dévaluation du dollar entrave déjà leur compétitivité).
À Bruxelles, la concrétisation des nouveaux droits de douanes dès ce 1er août ne semble quoiqu’il en soit pas très claire : « nous ne savons pas encore très bien comment nous allons mettre cela en œuvre, parce que ce qui était convenu entre Europe et les États Unis le week-end dernier, à savoir que les tarifs tels que décrits commence à s'appliquer au premier août. C'est ce que nous nous attendons » déclare Olof Gil, pour qui dès ce premier août, « les tarifs américains plafonnés à 15 % avec certaines exemptions sectorielles, commenceront à s'appliquer. Ensuite, nous essayons de mettre au point une déclaration conjointe avec les Etats-Unis qui ne sera pas un instrument juridiquement contraignant. Ce sera une feuille de route pour la poursuite de la coopération. Après cela viendront des procédures juridiques nécessaires. De notre côté et à partir de là, il y aura les exemptions négociées qui devront donc être intégrées dans l'accord. »
Il faut donc attendre pour Olof Gill, qui indique que « les négociateurs américains et européens travaillent pour peaufiner la déclaration conjointe sur la base de l'accord entre Madame von der Leyen et Monsieur Trump ».
