ien n’est perdu, mais rien n’est encore acquis pour les vins dans l’accord commercial entre les États-Unis et l’Union Européenne annoncé ce dimanche 27 juillet et imposant 15 % de droits de douane aux produits qui ne sont pas exemptés : cette liste étant encore en négociation. « À ce stade et jusqu’à la publication d’une déclaration commune incluant les tarifs qui s’imposeront dans certains secteurs spécifiques comme les vins et spiritueux, il y a encore des discussions » indique à Vitisphere une source à la Commission Européenne, pointant qu’« a priori, les discussions autour des spiritueux serait plus avancée que les vins, sans pouvoir donner plus de précisions ». Si la crainte des 30 % de droits de douane sur le marché américain dès ce premier août n’est plus, le flou de la situation actuelle pèse sur la filière vitivinicole qui demande l’exemption de toute taxe* et le même traitement entre boissons alcoolisées.
Sinon, « il y aurait une bonne nouvelle pour les spiritueux à 0 %. Et une mauvaise nouvelle pour les vins s’ils ne font pas partie du paquet d’exemption » souligne Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Le vigneron audois notant que « i tel était le cas, cela pénaliserait nos exportations de vins français aux États-Unis (en nécessitant de voir comment partager les hausses entre parties) alors que la parité euro dollar les affaiblit déjà (avec 10 % de taxes appliquées depuis avril. Ce serait un coup dur supplémentaire. »


En l’état, « l’accord trouvé constitue une étape : il évite l’application de droits de 30 % à compter du premier août qui aurait été une vraie catastrophe pour le secteur » analyse dans un communiqué Gabriel Picard, le président de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS). Le négociant bourguignon pointant que cet atterrissage diplomatique « devrait confirmer le rétablissement d’un commerce bilatéral libre de droits pour les spiritueux, ce que nous avons hâte de voir acté dans les documents officiels attendus », alors que « s’agissant des vins, tout n’est pas encore écrit à ce jour : c’est pourquoi nous encourageons la Commission européenne et la France à s’engager pleinement dans cette dernière ligne droite, pour obtenir la réduction des droits de douane sur les vins, proposition soutenue par les acteurs américains comme européens ».
Activités transatlantiques
« Le commerce du vin entre l'Union européenne et les États-Unis est depuis longtemps une relation économique mutuellement bénéfique » souligne dans un communiqué Marzia Varvaglione, la présidente du Comité Européen des Entreprises du Vin (CEEV). La négociante italienne pointant que « pour chaque dollar que les Européens gagnent en vendant du vin aux États-Unis, les secteurs américains de la distribution et de l'hôtellerie gagnent 4,50 dollars ». En cas de taxes à 15 % dans un contexte de dévaluation du dollar, « ce serait un choc extrêmement violent qui va frapper à la fois les exportateurs français et européens, mais aussi nos partenaires importateurs et distributeurs aux Etats-Unis » estime Gabriel Picard, prévenant « des conséquences douloureuses sur l’ensemble de la filière, y compris ceux qui ne sont pas directement présents sur le marché américain ». Pour les vins français, « il faut les taux les plus proches possible de zéro. Sinon, ce sera une nouvelle entrave à nos capacités à commercer. Que l’on soit acteur du marché américain ou pas, les vins allant moins aux États-Unis repartant sur d’autres marchés et donnant des claques aux copains » confirme Joël Boueilh, le président des Vignerons Coopérateurs.