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"Fléchons nos volumes vers le crémant !" La crise menace les vins d'Alsace
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Stratégie à construire
"Fléchons nos volumes vers le crémant !" La crise menace les vins d'Alsace

La crise des ventes devient de plus en plus palpable pour maintes entreprises des vins alsaciens. Elle pousse l’Association des viticulteurs d’Alsace à lancer un appel pour approvisionner sans faillir l’appellation crémant d’Alsace, qui reste le moins sous la pression des marchés et pour laquelle les projets d'investissements continuent. Le vignoble va également ouvrir une réflexion statrégique sans tabou, de l'arrachage à en passant par les BIB.
Par Christophe Reibel Le 25 juillet 2025
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Les dirigeants de l’Ava qui sont intervenus à l’assemblée générale du 24 juillet 2025. De gauche à droite, Jérôme Mader, Yvan Engel, Gilles Ehrhart et Anne Tournade (directrice). - crédit photo : Christophe Reibel
L

e vignoble alsacien a commercialisé 900 240 hectolitres en 2024 dont 306 339 hl de crémant. Cette dernière appellation reste la seule des trois (Alsace, Alsace grand cru, Crémant d’Alsace) à encore tirer son épingle du jeu. Sur le premier semestre 2025, le crémant maintient son rythme alors que les vins tranquilles abandonnent 2,2 %. « Fléchons nos volumes vers le crémant si nous ne voulons pas perdre des ventes ! » a plaidé Gilles Ehrhart, le président de l’Association des viticulteurs d’Alsace (Ava), ce jeudi 24 juillet à Colmar devant les délégués réunis en assemblée de pré-vendanges. Car si les ventes d’effervescent continuent de bien se tenir, il faut préparer dès aujourd’hui le potentiel disponible à la commercialisation en 2027. Cet appel prend encore plus de sens lorsque l’on sait que la prévision de vendange 2025 s’établit à 768 114 hl, un niveau historiquement bas pour un vignoble plus habitué à naviguer autour des 900 00 hl.

Vivre avec 850 000 hl

Mais le seul crémant ne suffira pas, car depuis le début de l’année, le rythme annuel de vente a perdu 20 000 hl pour arriver à 891 475 hl. Avec l’érosion continue des ventes, « il nous faudra bientôt vivre avec 850 000 hl » analyse Gilles Ehrhart. Cela demandera de « faire de la restructuration parcellaire, de prendre des décisions avec un impact humain, économique, voire patrimonial » poursuit-il en exhortant les viticulteurs en difficulté à se signaler auprès de la cellule d’aide de la MSA. La profession ne fera pas non plus l’économie d’une introspection. Elle a commencé à le faire lors d’un séminaire le 7 juillet dernier. « Le vignoble n’a plus de vision stratégique » constate Jérôme Bauer, membre du conseil d’administration. Des commissions doivent se mettre au travail à partir du 28 juillet et sans « aucun thème tabou ». Parmi eux les moyens de regagner en rentabilité, l’assouplissement de la règle du monocépage avec la possibilité d’assemblage 85/15 %, les contenants (dont le BIB pourtant clairement rejeté au début des années 2000), la hiérarchisation des crémants, le renforcement du contrôle qualité, la succession et l’arrachage ! « En 2025, toutes les vignes sont encore exploitées, mais qu’en sera-t-il les années ultérieures ? Est-ce que ce ne serait pas mieux avec moins d’hectares ? » interroge Gilles Ehrhart.

En marge de l’assemblée, on apprenait que la cave Jean Geiler à Ingersheim, fusionnée coup sur coup en 2023 et 2024 avec les caves d’Orschwiller et de Hunawihr pour constituer un ensemble de 880 ha, a informé ses 315 livreurs le 23 juillet d’un rééchelonnement de certaines mensualités qui leur sont dues au titre de la récolte 2024. Dans le Bas-Rhin, la maison de négoce Charles Wantz à Barr, 28 ha, une trentaine d’apporteurs, connaît, elle aussi, de sérieuses difficultés.

Arthur Metz et Wolfberger misent sur le crémant

Deux acteurs majeurs du vignoble alsacien ont annoncé des projets d’investissement dans le crémant. A Marlenheim, le négociant Arthur Metz, filiale des Grands chais de France a inclus la construction d’un hall de vieillissement dans un programme global de 18 M€ dépensé sur trois ans. A Colmar, la coopérative Wolfberger injecte 2 millions € dans la modernisation de ses lignes de production pour les faire passer de 9 000 à 15 000 bouteilles/heure. Parce qu’elle diminue sa consommation d’eau et d’énergie, la Région Grand Est lui a octroyé une aide sous forme d’un prêt de 1,25 M€ à taux zéro sur sept ans. Ces deux acteurs produisent respectivement chaque année 8,5 et 8 millions de bouteilles de crémant.

 

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