i les bénéfices, ça se divise, les tensions, ça s'additionne ! Alors qu’une vendange de taille normale s’annonce pour le vignoble français, les stocks de vins invendus des précédentes récoltes pèsent toujours plus sur les marchés (saturés, même à prix cassés) et les trésoreries (exsangues après des années d’augmentation des coûts de production). Si aucun acteur de la filière vin n’est épargné, les caves coopératives approchent du point de rupture. Les baisses d’acomptes aux adhérents et les réductions du personnel font bouillir une colère qui reste encore sous le couvercle, mais qui pourrait faire exploser la cocotte-minute si la pression continue de monter. L’alerte des caves d’Occitanie est claire : le modèle coopératif est en péril et ne peut plus amortir les chocs économiques, climatiques, géopolitiques… Ce qui aboutit au constat que si rien ne change, les structures ne vont pas pouvoir tenir indéfiniment et se trouvent déjà en sursis. Des tensions apparaissent inévitablement dans les coopératives, ciblant notamment les présidents, directeurs et responsables commerciaux tenus comptables des difficultés vécues quotidiennement par les viticulteurs, salariés, fournisseurs...
Certaines régions semblant être au bord de l’explosion, leur apparent calme n’en est que plus inquiétant et impose de faire retomber la pression en redonnant les moyens de l’espoir. Ce jeudi 3 juillet, les Vignerons Coopérateurs tiennent leur congrès à Paris où sont attendues la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, les modalités de mise en œuvre des 10 millions d’euros prévus début 2025 pour l’aide à la restructuration des caves coopératives et l’officialisation des prix d’orientation des vins bio et HVE (article 210 bis). Selon les annonces de la ministre, elle échappera ou pas à une broncave coopérative. Car l’impatience monte d’autant plus pour ces soutiens concrets que la filière se heurte à des paradoxes : le déblocage des 15 millions € d’aides européennes pour le développement inclusif du vignoble d’Afrique du Sud et la disparition des 20 millions € du fonds d’urgence viticole national pour 2025 (par une impossibilité de report budgétaire semble-t-il). Ou pour conclure à la mode Audiard, viticulteur dis-toi bien qu’en matière financière, les Etats ont tous les droits et les particuliers aucun !