éjà offensif la semaine précédente en assemblée générale des Vignerons coopérateurs d’Occitanie (VCO), le nouveau président de l’organisation Fabien Castelbou enfonce encore le clou sur le besoin de déblocage de l’enveloppe de 10 millions € dédiée à l’aide à la restructuration des coopératives. Alors qu’une réponse de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard est espérée sur le sujet début juillet, à l’occasion de la tenue du congrès de la Coopération agricole à Paris (le 3 juillet), Fabien Castelbou veut accélérer les processus de restructuration des caves coopératives viticoles d’Occitanie.
« Restructurer ne rime pas nécessairement avec fusionner, mais l’amortisseur social que constituent les coopératives est arrivé au bout de ses capacités. Elles doivent avoir la taille et la structure adéquates pour rémunérer au mieux l’adhérent en optimisant les charges de production », enchaîne le président des Vignerons coopérateurs d’Occitanie. Avec 9 typologies de caves coopératives identifiées par le syndicat en Occitanie, Fabien Castelbou rappelle qu’ « il n’y a pas un format à privilégier, mais chaque structure doit s’appuyer sur une stratégie qui lui est propre en fonction de sa géographie, ses contraintes, ses objectifs de marché ».
La fusion, pour rationaliser les charges des outils de production, fait partie des voies les plus évidentes, mais Fabien Castelbou n’y voit pas la solution à tout, en particulier pour les situations le plus difficiles, qui pourraient fragiliser la cave qui absorbe.
Mais au-delà de ces restructurations, le syndicat des Vignerons coopérateurs d’Occitanie entend également anticiper l’avenir et enfin doter le bassin de production « d’un outil de gestion transversal de la filière du bassin avec un observatoire qui agglomère toutes les données de marché, pour tous les types de vins produits », pose le président des VCO. Jusque-là impossible à mettre en œuvre en raison de l’éclatement des sources de données (interprofessions ou syndicats respectis pour les AOC et IGP, FranceAgriMer pour les vins sans IG…), Fabien Castelbou se veut aujourd’hui optimiste. « Les planètes s’alignent avec un accord de principe de la part des interprofessions du bassin pour alimenter l’observatoire de leurs données, de FranceAgriMer et même de la part des syndicats d’AOC qui sont sortis des interprofessions, mais qui sont à présent rattachés à l’outil Déclaviti », lance le président des VCO.
C’est là que resurgit la fédération des interprofessions Intersud, qui pourrait reprendre de l’importance après la première étape de relance d’un pôle technique transversal il y a un an. Cette fédération des interprofessions gère l’outil DeclaViti et serait donc le dépositaire privilégié pour la gestion de cet observatoire des marchés du bassin ex-Languedoc-Roussillon. Le plan de filière de la région Occitanie financerait cet observatoire, dont la validation sera soumise en prochain conseil de bassin par les VCO, qui l’espèrent opérationnel dès la récolte 2025. « Cet observatoire ouvrira à de l’analyse prospective pour aligner la segmentation de notre offre régionale avec les besoins des marchés. C’est un outil indispensable pour ajuster notre production au plus près des marchés, et accompagner les restructurations », espère donc Fabien Castelbou.