ongtemps perçue comme une coquille vide au sein de la filière (malgré la gestion de l'outil DeclaViti), la fédération des 3 interprofessions du bassin ex-Languedoc-Roussillon InterSud revient sur le devant de la scène et prend de l’épaisseur dans ses prérogatives. En effet, depuis le 17 mai, InterSud s’est pourvue d’un pôle technique régional, transversal aux trois entités qui le composent et mettent en commun leurs ressources pour l’animer et le financer (conseil interprofessionnel des vins du Languedoc CIVL, conseil interprofessionnel des vins du Roussillon CIVR et interprofession des vins Pays d'Oc IGP InterOc).
La mise en place de ce pôle technique se double d’un autre partage de compétences et d’informations, sur toute la dimension d’intelligence économique et de prospective, par le biais d’une commission économie présidée par le président d’InterOc Olivier Simonou, la fédération InterSud continuant d’être présidée par Jacques Gravegeal. « Une quinzaine de personnes, metteurs en marché et représentants d'ODG, siègent dans cette commission technique. Les commissions technique et économique se réuniront également ensemble au sein d'un comité stratégique pour synchroniser les orientations des deux pôles », développe Jean-Benoît Cavalier, président du syndicat AOP Languedoc et de ce nouveau pôle technique InterSud, pour les trois ans à venir.


En pratique, chacune des interprofessions maintient son autonomie sur sa vocation première de promotion et communication, mais la mise en œuvre de ce pôle technique entérine une mutualisation des ressources pour des problématiques agronomiques, climatiques, de durabilité communes au bassin. En résumé, ce pôle est créé pour « être capable de produire des raisins demain pour des vins qui se vendent bien », résume Jean-Benoît Cavalier. Ce dernier est épaulé par Richard Planas, directeur des domaines Gérard Bertrand, à la vice-présidence, et Marie Corbel, directrice de ce pôle technique.
« La technique est une composante centrale de l’équation qui assurera la pérennité de nos exploitations viticoles », enchaîne Jean-Benoît Cavalier, « le défi d’adaptation à la fois commercial et environnemental est immense ». Outre les problématiques communes, cette mutualisation des moyens techniques et de prospective économique des marchés fait d’autant plus sens que « la plupart des entreprises viticoles du Languedoc-Roussillon sont mixtes, c’est-à-dire qu’elles produisent à la fois des vins en AOP et des vins en IGP », reprend un communiqué.
Le plan d’action détaillé de ce nouveau pôle sera dévoilé ultérieurement, probablement suite aux élections de présidence des CIVL et CIVR fin juin, mais il ne fait aucun doute que le matériel végétal (cépages tolérants aux maladies ou à la sécheresse, clones, porte-greffes) et l’accès à l’eau figureront au centre des préoccupations.