i en 2024 le vignoble de Gaillac a déjà été très arrosée, l'année 2025 semble monter encore d'un cran. « Sur les mois de mars et avril, nous sommes au-dessus de 2024. Sur certains secteurs, nous avons connu des orages où il est tombé 90 mm sur un seul épisode climatique », commence Thierry Massol, conseiller viticole à la Chambre d'Agriculture du Tarn. Le 4 mai, un orage a éclaté au-dessus du plateau cordais, qui correspond aux communes de Frausseilles, Souel, Donnazac et Cestayrols. Les cumuls ont été de 60 à 95 mm avec des dégâts ponctuels de grêle, le reste du vignoble a pris de 10 mm à 45 mm. Le 19 et le 20 mai, c'est cette fois la plaine qui a été la plus touchée par un orage. « Il est tombé de 50 mm à 90 mm sur Lisle-sur-Tarn, Montans... », détaille Thierry Massol. Ces différents orages ont été accompagnés très ponctuellement de grêle avec des dégâts sur le plateau cordais : une cinquantaine d'hectares.
Cette météo ne favorise pas le bon développement de la plante. « Les vignes ont les pieds dans l'eau. On commence à voir des carences induites en potasse, en effet, certains éléments ont du mal à être assimilés quand les racines de la vigne restent dans l'eau », décrit encore le conseiller viticole. Ce 4 juin, le vignoble est dans une période de floraison-nouaison. La pluie est encore une fois un inconvénient. « Il peut y avoir des phénomènes de coulure », expose Thierry Massol.


Cet environnement humide est favorable au champignon. La pression mildiou est forte. « Malgré une bonne proctection les premiers symptômes sont apparus ce lundi 2 juin, sur feuilles et sur inflorescences. On commence à en voir un peu partout sur le vignoble », décrit le conseiller. « Les vignerons qui ont laissé des cadences entre les traitements trop importantes ou qui sont uniquement avec des produits de contact sont les premiers concernés », complète-t-il. A cette date, il est encore trop tôt pour essayer de quantifier l'ampleur des contaminations ou de faire une estimation des conséquences pour la récolte. Les cépages les plus impactés restent le mauzac et le merlot. « Le meilleur remède reste un temps sec pendant trois semaines », confie le conseiller.
Chez Guillaume Favarel, les premières taches de mildiou sur feuilles sont apparues « il y a une semaine », signale le vigneron-coopérateur à Souel. Les symptômes sont particulièrement présents sur les mauzac. « Mais il n'y a pas encore de perte de récolte », assure le vigneron en conventionnel, qui depuis le 2 mai, à réaliser trois traitements, sur ses 24 ha au stade pleine floraison-début de nouaison le 7 juin.
Aujourd'hui, le coopérateur surveille le mildiou et la météo. Son secteur a déjà été touché « par trois importants orages, raconte Guillaume Favarel. Le 4 mai, on a même eu de la grêle avec 68 mm de pluie ». Les grêlons ont touché environ 10 % de ses parcelles. Conséquences : principalement des feuilles déchiquetées et quelques rameaux coupés. Pour le moment, la récolte est encore prometteuse. « Il y a une belle sortie de grappe. En volume, il y a ce qu'il faut pour arriver à 70 hectolitres/ha », décrit le coopérateur avant d'ajouter : « mais je crains les aléas climatiques ».