ctuellement post-doctorante au sein de l’UMR Save, Paola Fournier était présente à la dernière Journée scientifique vigne - vin organisée le 22 mai à l’Institut agro de Montpellier pour présenter les résultats de sa thèse soutenue l’an passé à Bordeaux. « La première partie de mes recherches a consisté à vérifier l’hypothèse que les parcelles dans lesquelles l’intensité et la fréquence des symptômes de mildiou sont faibles hébergent une plus grande abondance de micro-organismes susceptibles d’interférer avec le cycle de vie de Plasmopara viticola », a-t-elle livré à l’assemblée de professionnels et d’étudiants.
Pour cela, au printemps 2023, la jeune chercheuse a prélevé des échantillons de jeunes feuilles et de sol superficiel dans sept paires de parcelles suivies par l’IFV dans le Médoc, le Libournais, l’Entre-deux-Mers et les Côtes de Buzet. « J’ai choisi des parcelles plantées avec le mêmes cépages, conduites selon le même mode et située à moins de 10 km l’une de l’autre mais ayant subi différents niveaux d’attaques de mildiou pendant plusieurs années », a-t-elle précisé.
En réalisant toute une série d’analyses moléculaires sur ces échantillons, Paola Fournier a trouvé 241 et 462 taxons de champignons et bactéries significativement plus abondants dans les parcelles moins touchées par le mildiou. « La plupart des champignons différenciants que nous avons identifiés au niveau des feuilles appartiennent à la catégories des levures basidiomycètes déjà bien connues et utilisées comme agents de lutte biologique entrant en compétition pour les nutriments et l'espace avec les maladies touchant les fruits récoltés, a-t-elle indiqué. Dans le sol, nous avons aussi trouvé des bactéries déjà décrites comme des antagonistes des agents phytopathogène de la vigne, comme les genres Streptomyces, Bacillus, ou Pseudomonas. » Ces microorganismes sont actuellement testés en laboratoire dans l’objectif de développer de nouvelles solutions de biocontrôle.
Lors de sa thèse, Paola Fournier a également remarqué que le microbiote du sol se révélait être un très bon indicateur de la pression mildiou, « meilleur que celui des feuilles », ouvrant la voie à une amélioration des outils de surveillance et de prédiction des maladies en viticulture.