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Suivre la sporée aérienne pour lutter contre le mildiou de la vigne : toutes les réponses à vos questions
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Quels capteurs ? Combien ? Quel risque ?
Suivre la sporée aérienne pour lutter contre le mildiou de la vigne : toutes les réponses à vos questions

Pour mieux raisonner la protection contre le mildiou, un nouvel outil a fait son apparition dans le vignoble : le suivi de la sporée aérienne. Le point sur ce nouvel outil pour raisonner la lutte.
Par Christelle Stef Le 20 mai 2025
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Suivre la sporée aérienne pour lutter contre le mildiou de la vigne : toutes les réponses à vos questions
Capteur de spores. Ce nouvel outil permet de mieux raisonner la lutte contre le mildiou. - crédit photo : IFV
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e 15 mai, lors d’un webinaire organisé par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) dans le cadre du plan mildiou de Bordeaux, Benoît Laurent ingénieur R&D viticulture à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) a fait le point sur les avancées techniques de cet outil qui consiste à placer des capteurs (passifs et/ou actifs) dans les parcelles de vigne pour intercepter de l’inoculum primaire ou secondaire sachant qu’on ne peut pas forcément distinguer les deux. « On va essayer de mesurer cette pression biologique et la corréler à un risque épidémique avant qu’elle ne créée des symptômes », a expliqué l’ingénieur. L’idée étant d’anticiper les risques.

« Aujourd’hui il existe deux dispositifs que l’on suit depuis quelques années en parallèle. Le réseau Visa vise à développer un OAD parcellaire de risque épidémique dans le but de mieux raisonner les traitements. Il comprend 46 sites en Nouvelle Aquitaine sur lesquels se trouvent à la fois des capteurs actifs qui captent de l’air et des capteurs passifs qui captent ce qui se posent dessus, relevés trois fois par semaine. Le réseau BSV vise lui à intégrer le suivi de la sporée dans la surveillance biologique du territoire. Il comprend 156 sites au niveau national dont 74 en Nouvelle Aquitaine sur lesquels sont implantés uniquement des capteurs passifs relevés une fois par semaine », a précisé l’ingénieur. Et de poursuivre sur l’avancée des travaux en répondant aux questions qui lui sont fréquemment posées par les vignerons.

Capteurs actif ou passif : lequel fonctionne le mieux pour traquer le mildiou ?

« Tout dépend de l’objectif que l’on a », a détaillé Benoît Laurent. Sur des témoins non traités où il avait les deux types de capteurs (huit sites au total), au niveau de la fréquence de captures, les expérimentateurs, ont noté peu de différences entre les deux types de capteurs. En revanche pour ce qui est du nombre de spores c’est le capteur actif qui en capture le plus lorsque l’épidémie a démarré. Sur les phases précoces en revanche c’est assez similaire et là « le capteur passif peut avoir un intérêt car il est plus facile à utiliser ».

Un protocole simplifié est-il opérant ?

Oui pour une description générale de l’épidémie où un capteur passif relevé une fois par semaine va suffire. Non pour un diagnostic précoce. « Pour détecter les spores avant l’apparition des symptômes, c’est vraiment limite et on perd en efficacité avec un capteur passif relevé une fois par semaine ». Après comme l’a rappelé l’ingénieur, des améliorations sont possibles dans la manière d’opérer (logistique, protocole, augmentation du nombre de capteurs…)

Combien de capteurs faut-il à la parcelle ?

D’après les tests réalisés par les expérimentateurs sur une parcelle, pour décrire l’épidémie, un seul capteur passif à la parcelle suffit. Pour un diagnostic précoce dans le but de mieux positionner le premier traitement en début de saison, il faut soit un capteur actif, soit plusieurs capteurs passifs qui ont l’avantage d’être moins chers, « à partir de cinq capteurs passifs on maximise les chances d’avoir un bon signal pour positionner les premiers traitements ». Les chercheurs vont poursuivre les tests sur un plus grand nombre de parcelles (5 en 2025) et avoir plus de recul.

A partir de quelle quantité de spores capturées le risque épidémique est-il fort ?

Les chercheurs ont encore besoin d’éléments pour se prononcer. Car la notion de quantité est « à prendre avec des pincettes » car le nombre de spores captées dépend à la fois de l’intensité de la source (est-ce que sur une situation pré-épidémique j’ai beaucoup de stock primaire qui va sortir ?) mais aussi de la distance du capteur par rapport à la source et du nombre de sources qu’il y a autour. « Si sur un capteur j’ai 10 spores et sur l’autre 1000, peut-être qu’il y en a qui est juste à côté d’une source et l’autre plus éloigné ». Et pour bien affiner tout cela, les chercheurs ont besoin de caractériser la manière dont se disperse le mildiou et notamment de savoir jusqu’à quelle distance il peut se déplacer. Et pour un capteur de savoir dans un rayon de combien de mètres il va capturer les spores et comment la distance du capteur par rapport à la source va jouer sur la quantité de spores capturée. Une thèse est donc en cours sur ce sujet. Et les chercheurs espèrent avoir des éléments de réponse dans un an et demi pour savoir comment ça se passe à la parcelle.

Au niveau régional, en analysant les captures sur plusieurs années, les chercheurs arrivent à établir des références régionales. Et de rappeler que la sporée aérienne est un indicateur parmi d’autres d’analyse du risque et pour établir un conseil à la parcelle, il est indispensable de prendre en compte d’autres données, notamment la sensibilité du végétal, la météo. Et sur ce point, ils ont déjà pu constater que c’est la température et pas la pluie qui explique le plus la variation de la production de spores. « Cela bouleverse un peu nos acquis. Mais c’est la température qui active l’émission des spores et ensuite dans un deuxième temps celles-ci vont pouvoir créer des infections s’il y a de l’eau libre sur les organes de la vigne », a détaillé le chercheur. Selon les années, la sporée n’a pas le même poids dans le processus de décision.  « Cette année, on était en risque faible et on captait des spores mais en faible quantité et c’est le modèle qui a temporisé la situation par rapport à la situation climatique. Alors qu’en 2024, les conditions climatiques n’étaient pas limitantes et c’est la sporée qui a enclenché le démarrage des traitements »

Comment avoir un résultat rapidement ?

En faisant analyser les spores par un laboratoire de proximité. Autre solution : les capteurs optiques qui permettent d’avoir une mesure en direct avec un résultat toutes les 3 h. Ce type de capteur a été développé en Suisse. Et il est en test en Nouvelle Aquitaine. Mais il est beaucoup plus coûteux.

A quel prix ?

Benoît Laurent n’a pas donné de chiffre. Car le prix va dépendre de l’objectif que l’on souhaite (diagnostic précoce ou suivi de l’épidémie) ; du nombre de capteurs et d’analyses ; de la période et de la fréquence des captures. Aujourd’hui plusieurs opérateurs proposent des prestations avec « des technologies, des services et des modèles économiques différents ». Et « on est en train de s’associer avec eux comment favoriser le transfert de la technique au plus grand nombre au juste prix et avec le bon service ».

 

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